Six entreprises ont officiellement présenté hier leurs offres suite à l'adjudication par la wilaya d'Alger des sites à affecter à l'affichage publicitaire. 2000 sites sont actuellement recensés à travers les 57 communes de la capitale. Selon les termes du marché, les adjudicataires devraient en contrepartie doter les communes d'un ensemble de mobiliers urbains et verser au profit des trésoreries communales une redevance annuelle. Il s'agit des entreprises : Lawahat, Future Média, Régie 7, 3A Pub, Avenir Décoration et All Pub, dont les dossiers administratifs ont été validés par la commission de wilaya lors d'une séance d'ouverture des plis organisée au siège de la wilaya. Une source au fait du dossier révèle que plusieurs des entreprises soumissionnaires appartiennent en réalité à des investisseurs étrangers issus de Jordanie comme c'est le cas de l'entreprise Future Média, et Lawahat propriété, à en croire la même source, d'un homme d'affaires libanais. Rappelons que les résultats de l'adjudication lancée au mois d'août de l'année dernière ont été annulés par les pouvoirs publics après constat d'« irrégularités » qui auraient émaillé la sélection de l'adjudicataire. 13 soumissionnaires avaient été sélectionnés à cette date. Bien qu'il s'agisse d'un créneau juteux, la mise en adjudication des 2000 sites publicitaires de la capitale n'a pas pour autant drainé les foules. Vingt opérateurs avaient retiré les cahiers des charges et 6 seulement ont soumissionné. Un fait que certains professionnels de l'affichage publicitaire expliquent par les conditions « draconiennes » énoncées dans le cahier des charges, notamment en ce qui concerne le prix fixé pour la location du mètre carré (10 200 DA), considéré en plus comme un prix de départ par nos interlocuteurs. « Le mètre carré peut même atteindre les 24 000 DA selon nos calculs », nous affirme une directrice d'agence qui se dit comme « tous les opérateurs nationaux menacée de disparition ». Le marché tel qu'il est proposé actuellement représente, selon ses estimations, plus de « 160 milliards de centimes de redevances et environs 30 millions d'euros de mobiliers urbains ». « L'adjudication prononcée dans de telles conditions ne pourrait jamais être profitable à l'adjudicataire », tranche la directrice. Ces adjudications qui se feront pour une durée de 3 ans, (reconductible pour 10 ans si l'opérateur crée des unités de production du mobilier urbain) visent, selon l'administration du wali d'Alger, à équiper la capitale d'abribus (896 unités), kiosques de vente (206u), des vespasiennes, fontaines publiques, corbeilles, colonnes d'information etc., et à la charge aussi de l'opérateur d'assurer leur entretien périodique. Après cette première étape de validation des dossiers, la prochaine devrait être consacrée à l'ouverture des plis contenant les offres techniques. Laquelle interviendra selon Mme Slimani, directrice du contrôle de gestion de la wilaya d'Alger et en charge du suivi de opération, après la présentation ce vendredi du mobilier urbain proposé par les entreprises soumissionnaires.