Les enseignants et les employés de l'Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée (ENSSEA' ex-INPS) contestent la délocalisation «surprise» de leur établissement. Sise à Ben Aknoun, l'ENSSEA sera implantée dans la commune de Koléa (wilaya de Tipasa). Cette décision, annoncée récemment, n'est pas du goût des enseignants-chercheurs et des employés qui sollicitent l'intervention du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour surseoir à cette délocalisation. «C'est en désespoir de cause que nous nous adressons à vous, en tant que représentant de l'Etat, pour solliciter de votre haute bienveillance la prise en charge de notre doléance et de notre préoccupation, quant aux conséquences avérées résultant d'une décision non bien réfléchie pour nous transférer dans un lieu hostile à la recherche et à la formation, et notamment dans une zone à haut risque et dépourvue de moyens pour répondre à notre droit légitime de logement d'astreinte et les moyens nécessaires à l'accomplissement de notre mission en tant qu'enseignants-chercheurs et travailleurs», écrivent les contestataires dans une lettre adressée, le 15 septembre dernier, au premier responsable du secteur de l'Enseignement supérieur. Ils justifient leur refus de cette décision par des raisons objectives et subjectives. Selon eux, le nouveau site ne favorisera pas une recherche et une formation de qualité. «Depuis quelques années, notre école est entrée dans une nouvelle dynamique, notamment depuis la création de cinq laboratoires de recherche au sein de l'établissement dont la recherche scientifique est appuyée et menée en partenariat avec des opérateurs économiques et établissements de recherche implantés dans la capitale, Alger. De ce fait, elle ne pourra pas survivre longtemps, loin du réseau scientifique, socioéconomique, de la formation et de la recherche dense et dynamique qui, actuellement, l'entoure et auquel elle participe», est-il souligné. Les rédacteurs de cette missive relèvent également l'éloignement et l'isolement du nouveau site. «L'éloignement de ce site, situé à 60 km d'Alger, ne fera que compliquer la tâche des enseignants et des travailleurs qui devront passer jusqu'à 8 heures sur la route (en aller-retour). Ils seront, par conséquent, contraints à abandonner leurs vies privées pour ne songer qu'au trajet et à ses risques quotidiens», précise-t-on dans cette lettre.