Une rencontre autour de la psychologie de l'adolescent s'est tenue au Centre culturel français (CCF) d'Alger. Michel Vincent, membre de la Société psychanalytique de Paris a présenté une conférence sous le thème de « l'adolescence, la crise psychologique, les crises métapsychologiques ». Celle-ci fut suivie par deux interventions de Mme Mira et de Abderrahamene Si Moussi sur « l'adolescence en Algérie, entre crise personnelle et crises institutionnelles ». Un public des plus intéressants a tenu à participer à cette conférence instructive. Le parterre était composé de psychologues, d'étudiants et de passants. Aussi, le génial autrichien Sigmund Freud s'est invité, le temps de cette conférence organisée au CCF d'Alger. D'aucuns verront dans les exposés, quelque peu élitistes des intervenants, des relents de freudisme. Le conférencier a déclaré, dès l'abord, que l'adolescence reste une période méconnue comparativement à celle de l'enfance et de l'âge adulte Cette « deuxième chance » pour la personne sera traitée dans les écrits de Freud dont s'est inspiré pour l'essentiel ce praticien du centre du 18e arrondissement de Paris, Alfred Binet en l'occurrence. Lequel centre reste le point de chute de nombreux cliniciens, tels nos deux enseignants avec lesquels ont collaboré les deux psychologues algériens, enseignants au département de psychologie de Bouzaréah. L'on nous fait savoir que la crise d'adolescence est un concept utilisé par les différentes disciplines telle la sociologie mais sa conception psychologique reste tout autre Le psychanalyste français décompose cette période en « strates » bien distinctes. Les positions dont parle Michel Vincent sont celle du chaos, première étape de l'adolescence. Celle narcissique et la toute dernière avant de quitter le cycle qui se termine à 20 ans, la redécouverte de l'objet. Les contours de chaque position restent flous et le conférencier préférera le terme de position à celui de chronologie. Peut-on expliquer les crises par cette période à tout le moins difficile ? Certainement, nous répondra ce freudien endurci. L'adolescence reste une notion universelle bien qu'elle soit marquée par les particularismes propres à chaque société, affirment à l'unisson les conférenciers. Les psychologues algériens ont confirmé pour leur part la teneur de ce postulat que se renfrogne à accepter une certaine catégorie de psychologues occidentalo-centristes. De même, les praticiens trouvent des difficultés dans leurs relations avec les passions. Les préjugés ont la peau dure.