Boualem Aissaoui fait partie de la première promotion de l'école de journalisme de l'université d'Alger (1964-1967). Ancien de la radio, il a fait une longue carrière dans le secteur de l'audiovisuel du secteur public (dans les défuntes ONCIC, ANAF, etc.). Ses états de service font état de son implication dans plus de 350 documentaires, traitant une palette de sujets. Depuis 1990, il est à la tête de CIM, une maison de production audiovisuelle indépendante. Vous avez réalisé deux feuilletons, l'un sur la vie de Iguerbouchène et l'autre consacré à Rachid Ksentini. Pourquoi ces deux artistes ? Hormis les initiés, Mohamed Iguerbouchène demeurait, malheureusement pour ce compositeur de renommée mondiale, un inconnu du grand public. Ce n'est donc que justice rendue et un hommage à ce grand homme. Mohamed Iguerbouchène, ce fils du peuple auquel on déroulait le tapis rouge dans les plus grands orchestres européens de la musique universelle, est enfin réhabilité chez le peuple algérien. Idem pour Rachid Ksentini auquel j'ai osé un feuilleton en 12 parties, aujourd'hui achevé et qui n'attend plus que sa diffusion à l'ENTV. C'est pour quand ? Le produit est au niveau de la télévision. Je pense qu'il sera programmé très prochainement même s'il y a 10 feuilletons qui attendent au niveau de la programmation. En tout cas, les responsables de la télévision ont toujours mis en avant l'importance du thème avant d'arrêter une date pour la diffusion de tel ou tel produit. A l'instar de Iguerbouchène, le personnage de Rachid Ksentini est incarné par quelqu'un qui n'a jamais été distribué en tant que premier rôle, en l'occurrence Djamel Bounab... Oui effectivement, le public ne connaît Djamel Bounab que dans les seconds rôles. J'ai voulu donner une chance à ce garçon très sympathique et il me l'a d'ailleurs bien rendu. Il avait tous les ingrédients pour tenir le rôle d'un grand comédien qui a marqué la vie artistique d'avant la révolution. Djamel Bounab a été à la hauteur lorsqu'il s'agissait de faire dans la mimique, la gestuelle ou le chant. C'est ce que je crois. Mais le dernier mot devra revenir au public bien sûr. Vous êtes connu pour votre penchant pour tout ce qui concerne le patrimoine, matériel et immatériel. Et le théâtre aussi !? Tout à fait. Je suis en train de préparer, avec l'implication de Abdelkader Tadjer côté texte, une pièce théâtrale thématique, liée au patrimoine culturel. Elle sera diffusée dans le cadre de l'année arabe de la culture qu'organisera l'Algérie en 2007. La pièce sera jouée et filmée. Autre projet, une série télévisée sur les danses populaires. Ce travail a été agréé par madame la ministre de la Culture. Pourquoi la danse populaire ? La danse n'est pas uniquement un mouvement du corps. Elle incite au voyage, à l'histoire. En somme, c'est un spectacle au sens complet du terme, qui est rehaussé par tous ces bijoux du terroir ou ces tenues traditionnelles. Que préparez-vous pour le petit écran ? Un téléfilm sur Chérif Hamia. C'est le sujet qui me tient à cœur depuis des années. Chérif Hamia, qui a donné son nom à un lycée, à Kouba, était un boxeur de classe mondiale, dans les années 1950. Il boxait évidemment sous le drapeau français. En 1957, il devait rencontrer un Nigérian. Il était gagnant d'avance. Seulement il a tout fait pour perdre le combat. Et il a perdu. C'était un ordre du FLN, de ses frères de combat. Chérif Hamia est mort après l'indépendance, presque dans l'anonymat. Où en est l'association nationale des producteurs audiovisuels que vous présidez ? Elle ne chôme pas. Elle regroupe plus de 50 producteurs, des professionnels bien équipés. Nous espérons que le champ audiovisuel s'ouvre le plus tôt possible. Pas après 2008, car au-delà je crains que ce sera un peu trop tard pour notre pays.