La circulation est devenue presque impossible dans les principales artères de la ville, face à ce chaos qui ne cesse de défigurer le paysage urbain. On apprend de sources proches de la direction du commerce (DCP) que six marchés de proximité, sur les 20 unités programmées au niveau de 17 communes de la wilaya de Skikda sont déjà achevés. «On s'attend à réceptionner les 14 unités restantes avant la fin de l'année en cours», ajoute la même source. Ce qui équivaut à dire que la ville de Skikda pourra enfin se libérer de l'atmosphère de grand bazar qui la caractérise depuis des années. Selon des statistiques officielles, ils sont plus de 1800 vendeurs informels, dont la majorité est localisée au chef-lieu de wilaya, qui exercent, en toute illégalité et au grand jour, à Skikda. Les mêmes statistiques mentionnent que sur les 40 points de vente informels relevés dans la wilaya, seuls 12 ont été libérés. Le reste attend encore les beaux jours. «On a l'impression que Skikda vit en dehors des règles et autres normes du pays. L'on compte malheureusement pas moins de trois grandes rues du centre-ville que les véhicules ne peuvent plus arpenter pour la simple raison qu'elles sont devenues informellement piétonnes et sont éternellement occupées par les vendeurs de babioles et d'autres chinoiseries. Les habitants d'une partie des rues Abdennour et de Mekki Ourtilani, à titre d'exemple, ne peuvent désormais plus assurer des cortèges à leurs nouveaux mariés. Plus grave encore, les habitants de ces artères obstruées se retrouvent souvent obligés de porter les dépouilles des personnes décédées sur les épaules et parcourir des dizaines de mètres au milieu de la foule avant de parvenir au cortège funèbre stationné plus bas au niveau des Arcades. En plus des étals sauvages qu'on expose sur l'asphalte, plusieurs magasins rajoutant au marasme ambiant en ressortant leur marchandise sur les trottoirs. Dans cette cacophonie ambiante, quelques restaurateurs, encouragés par l'inertie des officiels, vont jusqu'à installer leurs barbecues sur le trottoir, enfumant ainsi une ville déjà assez assombrie par le smog. Mais qu'arrive-t-il donc à Skikda ?» s'interroge un vieil habitant des lieux. D'autres vont jusqu'à lier la strangulation de la circulation au centre-ville, au squat qu'imposent les vendeurs informels etz formels aussi. «Quand on prive une petite ville comme Skikda de trois de ses artères secondaires et qu'on tarde à rafistoler les chaussées crevassées et qui ne conviennent même pas à des mulets, il ne faut alors pas s'étonner que la circulation au centre-ville s'essouffle», témoigne-t-on. Si les autorités locales tardent encore à «titiller le rush» pour «libérer» les rues de Skikda des dizaines de jeunes vendeurs qui les occupent, l'APC, elle, donne l'impression de se plaire dans sa dormance. Sinon, comment expliquer que des livreurs de viandes, de poissons, de légumes, de cosmétique et même de «l'ben», puissent, en toute quiétude décharger leur marchandise à n'importe quelle heure de la journée alors qu'un simple décret communal aurait suffit pour réguler cette activité. «Des livreurs de viandes par exemple peuvent bloquer, à leur aise, une rue du centre- ville à n'importe quelle heure minimisant ainsi toute fluidité», estime un habitant de la rue Ourtilani. Coté officiel, l'on avance que des efforts considérables sont entrepris pour limiter ce fléau qui défigure le paysage urbain de Skikda, et de promettre qu'il disparaîtra bien avant la fin de l'année en cours. Espérons et attendons pour voir.