La situation risque encore de se compliquer pour bon nombre d'étudiants du supérieur, qui doivent, pour certains, entamer leurs examens samedi prochain. Et pour cause, il ressort des assemblées générales, tenues avant-hier et hier, que les enseignants grévistes des universités de l'est, l'ouest et du centre du pays ont décidé de continuer leur grève la semaine prochaine. Farid Cherbal, qui se considère toujours comme coordinateur régional du CNES chargé du centre, malgré son éviction du conseil national le 17 mai 2006, persiste et signe quant à « la justesse du mouvement ». Le seul mécanisme pour régler les conflits sociaux est le dialogue. Mais cela ne semble pas le cas pour les enseignants grévistes du supérieur, du moins selon Farid Cherbal, qui estime que « la tutelle a encore affiché un silence méprisant à notre égard ». D'où d'ailleurs la poursuite du mouvement de protestation des enseignants du supérieur entamé depuis le 13 mai dernier. Et la grève aura plus d'effet puisque, selon Farid Cherbal, « à partir du 27 mai, le taux des examens bloqués va augmenter ». Le nombre d'examens déjà bloqués dépasse les 200 000, soit un taux de près de 25%, selon notre interlocuteur. Farid Cherbal exige des pouvoirs publics « l'ouverture de négociations avec les représentants des enseignants pour trouver des solutions aux revendications justes et légitimes des enseignants du supérieur qui datent de 1993 ». Interrogé à propos de son limogeage, M. Cherbal dit que, statutairement, le premier responsable du CNES ne peut pas le faire. Il estime que la majorité du conseil a retiré sa confiance à M. Boukeroura, coordinateur national du CNES, lequel, selon M. Cherbal, ne peut se prévaloir de limoger des représentants des enseignants. Le coordinateur régional de l'ouest, M. Nechab, lui aussi ayant fait les frais d'une exclusion, parle d'« une inconscience des pouvoirs publics » par rapport à leur mouvement de grève. Il met en garde que « les effets de notre mouvement ne vont pas paraître immédiatement ». Les pouvoirs publics, selon lui, « doivent prendre conscience de la gravité de la situation ». Une situation qu'il explique par un cumul d'examens bloqués. A Sidi Bel Abbès, a-t-il relevé, aucun examen n'a été passé avant-hier. M. Nechab prédit que le mouvement va encore se renforcer en prenant l'exemple des enseignants de l'université de Chlef qui ont intégré la protesta depuis avant-hier.