La coordination des comités de villages de Bouzeguène a procédé, mercredi dernier, à la fermeture de l'ADE pour protester contre la gestion catastrophique de l'eau potable qui pénalise lourdement les habitants depuis maintenant plusieurs années. L'eau se fait de plus en plus rare et les villageois sont souvent à la recherche de ce précieux liquide qui, force est de constater, constitue le principal souci des ménages. Même en hiver, sous un tapis de neige, les services de l'ADE sont obligés de fermer les vannes pour la moitié de la commune afin d'alimenter les villages situés en hauteur. Cela explique toutes ces restrictions qui sont démultipliées dès le mois de juin ou juillet. Alors que certains villages sont carrément privés d'eau à partir de juillet. Les villageois sont obligés de se rabattre sur le remplissage des jerricans à partir des fontaines publiques à l'instar de la fontaine d'Assif Ousserdoun ou de la source de Chréa, à la frontière de la commune d'Ifri Ouzellaguène. Les ménages de Bouzeguène sont soumis, chaque année, à la même période, à des restrictions draconiennes sans que les responsables ne jugent nécessaire et opportun de penser aux solutions qui pourraient soulager les populations villageoises. Chaque matin, des groupes d'habitants investissent l'ADE pour réclamer quelques litres d'eau. Le responsable leur répond tous de la même manière. «Ressources insuffisantes» ou «réseau défectueux »…etc. Un membre du comité de village d'Ikoussa à Loudha nous a affirmé que leurs robinets restent à sec entre trois semaines et un mois. «Quand quelques gouttes arrivent, c'est vers 2 heures du matin ; parfois on est réveillé par le souffle du robinet. Ils ne nous avertissent même pas pour qu'on puisse attendre et remplir quelques bouteilles», s'indigne notre interlocuteur. Il faut dire que la problématique de l'alimentation en eau potable des villages de Bouzeguène n'est pas seulement le fait de la léthargie de l'entreprise ADE à tous les niveaux de responsabilité, mais aussi de l'inaction des élus locaux qui se sont succédé à la tête de l'APC de Bouzeguène. En moins d'une année, l'ADE a fait l'objet d'une trentaine de fermetures par les villageois. Parmi ces actions de protestation, l'une d'entre-elles a été opérée par des femmes, Des femmes de la localité qui souffrent du calvaire des robinets à sec ont fermé l'ADE pendant deux heures en juillet dernier. Toute la wilaya de Tizi Ouzou subit les affres de la pénurie d'eau potable, alors que les assurances des autorités laissent penser que l'eau coule dans les robinets de tous les foyers. Les actions de protestations quotidiennes attestent de la crise chronique dont souffrent les citoyens.