Le quartier de Notre-Dame d'Afrique, présentement dénommé «Zghara», se trouve sur les hauteurs de Bab El Oued, et que pratiquement tout le monde connaît, ne serait-ce que par le fait de l'avoir vu de loin. C'est un pôle d'attraction touristique par excellence. D'ailleurs, pour ceux qui viennent en Algérie par bateau, la célèbre Basilique de Notre-Dame d'Afrique est perçue de très loin. En fait, cette introduction sert juste pour le décor. Ce quartier est très visité par les délégations officielles et quelques touristes généralement accompagnés par les tour-opérateurs. Il se trouve que les résidents de ce quartier savent régulièrement, et à l'avance, lorsqu'une délégation officielle va rendre visite à la basilique. L'information silencieuse est perçue lorsque l'entreprise chargée d'assurer la signalisation routière dans la capitale procède au barbouillage de la chaussée par une ligne continue, (et qui continue !), sans respect des normes, du fait qu'il n'est pas tenu compte de l'étroitesse de la route et, hormis les passages habituels de traversée, toute la route est en ligne continue. Alors que les véhicules, et particulièrement les bus, ne peuvent s'empêcher de la franchir en toute impunité, et ce n'est pas de leur faute, car ils ne peuvent faire autrement, alors qu'il aurait fallu procéder au marquage par une ligne de dissuasion (s'ils l'a connaissent !) Ligne de dissuasion : sur certaines routes étroites et sinueuses qui devraient normalement comporter une ligne continue, longue de plusieurs kilomètres, on peut trouver une ligne discontinue avec des vides très courts pour permettre le dépassement éventuel de véhicules. Ceci pour l'ignorance. Pour le gaspillage : il s'agit de marquages très fréquents et répétitifs, c'est-à-dire à chaque «mounassaba» ou événement de visite officielle. le marquage horizontal ne tenant pas plus de trois semaines à un mois au maximum, alors que la signalisation horizontale devrait tenir entre 12 et 24 mois selon la qualité du produit, la densité de ce produit. Quant aux micro-billes de verre qui permettraient la visibilité de cette ligne de nuit, il ne faut pas rêver, car elles sont inexistantes. Et pourtant, soi-disant, il existe une planche d'essai dans la wilaya de Tipasa pour tester et homologuer les différentes marques de peinture de marquage, mais… Ainsi donc, pour ce qui est du gaspillage, dès que la nouvelle d'une visite officielle est envisagée, cette entreprise se précipite avec matériels (scooters camions, personnel) ; tout est mobilisé pour badigeonner ce chemin Mehdi Ibn Toumert (ex-chemin de notre-Dame d'Afrique) de nuit et dans la précipitation, juste pour faire plaisir à qui de droit. Et comme les normes ne sont pas respectées, cela tiendra quelques jours et suffira puisque l'événement a eu lieu. Compte tenu de l'étroitesse du chemin et la continuité de la ligne peinte, aucun automobiliste ne peut s'empêcher de la franchir, à son corps défendant, d'où la banalisation de cette ligne continue que l'on a appris à respecter, celle-ci représentant un mur que l'on ne devrait absolument pas franchir. En toute honnêteté, il n'y a pas que l'entreprise de la signalisation routière qui se mobilise conjoncturellement. N'oublions pas le service du nettoyage, celui des espaces verts et de l'assainissement des routes. Toute cette armada se mobilise. Seulement à l'occasion d'une visite. Quant au reste de l'année, c'est une autre histoire… Une fois, lors de la visite d'un président, imprévue peut-être, ils ont rempli les trous de la chaussée avec du tuf, qu'ils ont arrosé avec du goudron liquide, En somme, «win ichouf Ahmed», comme on dit !