Plus de 500 millions de dinars, tel est le montant du projet de rénovation de ce bijou architectural. «Notre Dame d'Afrique priez pour nous et pour les Musulmans». Cette inscription sur le mur de l'abside dont on ne pourrait faire abstraction en franchissant le portail de cet imposant édifice résume toute la symbolique que représente ce bijou architectural. Plantée entre Bologhine et Zghara, la basilique Notre-Dame d'Afrique fut, des siècles durant, le symbole de la tolérance qui fait pourtant cruellement défaut aujourd'hui et plus encore de la diversité cultuelle et culturelle. Le projet de sa rénovation a duré près de quatre ans. Achevée, elle a été inaugurée, hier, en grande pompe. Le ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, le wali d'Alger, Mohamed-Kebir Addou, des présidents de conseils régionaux du Sud de la France Michel Vauzelle et Jean-Noël Guérini et le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, sont, entre autres, les officiels algériens et français qui ont assisté à la réouverture de ce prestigieux édifice religieux. Ce projet qui a rassemblé de nombreux acteurs des deux rives de la Méditerranée a été un symbole exceptionnel de «la coopération entre villes ou encore entre départements», a estimé M.Gaudin. Et au président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle d'ajouter, «c'est un bel exemple pour l'action conjuguée». Même s'il avoue sa déception quant au blocage que rencontre, actuellement, le processus euro-méditérannéen, ce projet reste, indiscutablement, une attestation de la réussite de la coopération entre les deux pays. N'ayant pas échappé aux aléas du temps, ce joyau architectural construit au milieu du XIXe siècle a été fortement endommagé, notamment par le séisme qui a frappé la capitale en mai 2003. Sa restauration était plus qu'une nécessité, une urgence. Ce lieu considéré comme étant le miroir de Notre-Dame de la garde à Marseille a fait l'objet, pendant près de quatre ans, de travaux de restauration. Fort ambitieux, ce projet initié par l'Association diocésaine d'Algérie, propriétaire de la basilique, a nécessité, toutefois le concours de plusieurs parties algériennes mais aussi françaises. Outre l'association et la wilaya d'Alger, des collectivités locales françaises, l'Union européenne, ainsi que d'autres entreprises ont participé au financement. Le coût global du projet a été estimé à 510 millions de dinars (5.100.000 euros). Même en pleins travaux, cette basilique accueillait environ 300 personnes par jour. Le nombre des visiteurs est estimé à 100.000 visiteurs par an.