En déplacement hier,dans la wilaya de Annaba, le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, a fait une déclaration pour le moins intrigante. Il a annoncé un «vaste» mouvement dans le corps des walis qui interviendrait en juin prochain. «Un vaste mouvement dans le corps des walis sera opéré en juin prochain», a-t-il déclaré, selon une dépêche répercutée par l'APS. Un mouvement qui interviendrait trois mois après l'élection présidentielle prévue pour avril 2014. En faisant une telle annonce, le ministre de l'Intérieur anticipe-t-il sur les décisions que prendrait le futur Président issu de la prochaine présidentielle ou bien suggère-t-il que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika et son gouvernement restent encore aux commandes au-delà du mandat qui prendra fin en avril 2014 ? Longtemps ministre de la Justice puis président du Conseil constitutionnel avant de succéder à Daho Ould Kablia au puissant ministère de l'Intérieur, Tayeb Belaïz est l'un des éléments-clés dans le dispositif du clan présidentiel. Sa nomination à ce poste stratégique, à la veille d'une échéance importante qu'est l'élection présidentielle, est perçue par de nombreux commentateurs de la scène politique nationale comme une «reprise en main» par les hommes du Président dans la perspective d'un «plan de bataille» pour 2014. Connu pour ses méthodes musclées dans la gestion des conflits sociaux, le ministre de l'Intérieur a également annoncé le renforcement des effectifs de la police. La nouvelle loi de finances prévoit la création de 20 000 postes budgétaires «pour le renforcement des effectifs de la Sûreté nationale à travers le pays», a révélé hier M. Belaïz. De nouveaux bataillons qui s'ajouteront à une armée de 200 000 policiers. Ce renforcement fait craindre l'affermissement de la politique du bâton dans la gestion de la future étape. Le ministre justifie ce renforcement par la nécessité «d'offrir aux populations le plus haut degré de quiétude et de sécurité». Autre annonce faite lors de la cérémonie d'installation du nouveau wali de Annaba par le successeur de Daho Ould Kablia : la suppression de 90% des documents exigés par l'administration. Il est «nécessaire d'opérer de manière urgente et rationnelle une révision des documents d'état civil exigés des citoyens, qui doivent être libérés des charges bureaucratiques», a-t-il assuré.