C'est devant une foule nombreuse, constituée d'artistes algériens et étrangers, que la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et le commissaire du festival et directeur du TNA, M'hamed Benguettaf, ont étrenné le Festival national du théâtre professionnel par des discours d'usage. Dans son allocution, la ministre de la Culture a affirmé que ce rendez-vous permet au théâtre algérien de renaître de ses cendres tel un phénix, et ce, après tant d'années de silence à cause de la décennie noire qui a fait sombrer cet art dans la désolation, notamment par l'assassinat de deux de ses piliers du 4e art, en l'occurrence Azzedine Medjoubi et Mohammed Alloula. Ce festival, a-t-elle dit, représente un grand pas pour la restitution d'un important composant du mouvement artistique algérien visant à rehausser la face culturelle de notre pays pour construire une société cultivée habilitée à s'ouvrir aux autres cultures en sauvegardant son identité. Ce festival est une manière de rendre hommage aux maîtres du théâtre algérien. « Je demande qu'il y ait une continuité dans l'organisation de ce genre de manifestations théâtrales, afin de redynamiser les activités théâtrales porteuses d'un message à la fois artistique et intellectuel, et reflétant le vécu de la société avec ses peines et ses joies. » Abondant dans le même sens, le commissaire du festival a souligné que c'est une opportunité pour découvrir les travaux artistiques et tenir compte des expériences étrangères dans ce domaine, symbole de conscience sociale. Il a préconisé la construction d'un théâtre basé sur des fondements solides et la continuité dans le travail. Le rideau s'est levé sur une pièce théâtrale hors compétition rendant hommage aux anciens comédiens du théâtre algérien. Mise en scène par Youcef Atya et jouée par une troupe d'enfants de la maison de jeunes de Bouzaréah, cette pièce a ému l'assistance. Cette soirée a été une occasion idéale pour honorer certains grands noms vivants du théâtre en leur attribuant des médailles de reconnaissance et des diplômes honorifiques. Citons parmi les lauréats, Abou Djamel, Latifa, Kelthoum, Wahiba, Taha Laâmiri, Farida Saboundji, Nouria, Mohamed Ben Mohamed, Sid Ali Kouiret, Mohamed Farah, Taouache Mohamed Esseghir, Larbi Zekkal et Hadj Smail. Dans la lignée des reconnaissances, un autre hommage a été également rendu à quatre journalistes, Boualem Ramdan, Kamel Bendimerrad, Amar Zentar et Nadjib Stambouli, ayant marqué la presse nationale par leurs écrits relatifs au théâtre. La soirée s'est clôturée avec une pièce théâtrale hors compétition intitulée La nuit des rois de William Shakespeare mise en scène par Ahmed Khoudhi. Cette remarquable pièce a été jouée par de jeunes talents en herbe, issus de l'Institut supérieur des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Il est à noter que le Festival national du théâtre professionnel se poursuivra jusqu'au 2 juin prochain avec une compétition serrée entre six troupes professionnelles.