La réorganisation du marché automobile algérien, à l'orée de l'arrivée d'un constructeur avec une unité de montage en Algérie, est sans doute l'une des principales dispositions introduites par le projet de loi de finances 2014. Les dispositions relatives à l'obligation, pour les concessionnaires automobiles, d'investir dans l'intégration industrielle, ainsi que la suppression du crédit auto à taux zéro, ne pouvaient ainsi échapper à l'examen de l'Assemblée populaire nationale (APN). La commission des finances et du budget de l'APN, qui a introduit pas moins de 23 amendements au projet de loi de finances, a pris un certain nombre de mesures à ce propos. Ainsi, en plus des amendements relatifs à l'encadrement du marché automobile via l'introduction d'une disposition ayant trait à l'amélioration des services des concessionnaires à la clientèle et au respect des cahiers des charges, la commission a levé l'interdiction du crédit à taux zéro. Une décision qui a suscité moult commentaires, d'autant plus que le gouvernement entendait via cette disposition limiter le rythme des importations de véhicules. Cependant, le président de la commission des finances et du budget de l'APN a motivé la levée de l'interdiction par le fait que rien n'empêche le concessionnaire d'effectuer des ventes par facilités de paiement. Il a précisé dans ce sens que les questions relatives au crédit sont régies par le Conseil de la monnaie et du crédit. Cependant, pour ce qui est des crédits à taux zéro proposés par les concessionnaires automobiles, on ne peut pas effectivement parler de crédit, car tout crédit induit forcément une rémunération via un taux d'intérêt. Or, dans le cas présent, il ne s'agit nullement de crédit mais de vente par facilités de paiement. Khelil Mahi ajoute à ce propos que rien n'interdit à tout commerçant, tout comme aux concessionnaires automobiles, de vendre par facilités de paiement. M. Mahi a également indiqué que d'un autre côté la commission travaille actuellement sur les mesures concernant l'intégration industrielle dans le secteur automobile. En plus du maintien de l'obligation d'investir dans le secteur dans un délai de 3 années, les parlementaires planchent sur la fixation d'un taux minimum d'intégration pour les projets à venir. Auquel cas celui-ci devra être fixé par voie réglementaire. Sur un autre volet et concernant l'exécution du budget de l'Etat, le président de la commission des finances et du budget a évoqué l'examen prochain de la loi sur le règlement budgétaire. L'économie nationale ne peut absorber les investissements publics Il affichera toutefois le souhait des parlementaires de voir le délai de présentation de la loi portant règlement budgétaire passer de n-3 à n-2. Cependant, précise-t-il encore, dans l'état actuel des choses, la réalisation de ce projet «demeure difficile» en raison des lenteurs procédurales. Enfin et concernant, la persistance des déficits budgétaires, M. Mahi insiste sur le fait qu'il ne s'agit nullement de déficits monétaires. Estimant que le déficit prévisionnel inscrit au projet de budget n'est qu'une simple écriture comptable. Le parlementaire indique que l'Etat dispose d'importantes ressources (pas moins de 7000 milliards de dinars) cumulées par le FFR, qui peuvent largement éponger les déficits. Et d'ajouter enfin que le relèvement du prix du baril de référence inscrit sur les lois de finances de 37 dollars à 70 dollars, par exemple, ne servirait qu'à injecter massivement des fonds dans le circuit. Des fonds qui risquent d'être gaspillés dans la mesure où, ne disposant pas d'entreprises de réalisation performantes, l'économie algérienne ne détient pas les capacités suffisantes pour absorber des investissements publics d'une telle importance. Notons enfin que le bureau de l'APN a reçu 61 propositions d'amendement de la part des députés. Des amendements qui seront examinés dans la forme avant d'être transmis à la commission des finances et du budget pour un examen de fond.