Les cinq récits illustrent la vie anarchique sur des terrasses choisies dans cinq quartiers d'Alger : Bologhine, Bab El Oued, La Casbah, Alger-centre et Belcourt. Abu Dhabi (Emirats arabes unis) De notre envoyé spécial Le Festival international du film d'Abu Dhabi, présidé par Ali Al Jabri, a clôturé ses programmes et rendu son palmarès jeudi. Parmi les œuvres distinguées : Es Stouh (Les terrasses)de Merzak Allouache. Au Festival d'Abu Dhabi, on navigue géographiquement entre le magnifique palace Emirates, lieu de rencontres et de travail et les salles Vox de Marina Mall. Une sélection très consistante d'œuvres, venues d'Orient, d'Asie et d'ailleurs, a abouti à la consécration très méritée de Touch Of Sin du cinéaste chinois Jia Zhangke. Peu complaisant, traversé par une véritable lueur de cinéma de qualité et un indéniable travail de mise en scène et d'images, c'est le cas d'Es Stouh, le dernier long métrage de Merzak Allouache, déjà proposé pour le Lion d'or à la Mostra de Venise, en septembre dernier. Les Terrasses a récolté trois grandes distinctions au Festival d'Abu Dhabi : Prix du meilleur cinéaste du monde arabe, Prix de la critique internationale (Fipreci), Pris de la revue Variety designant Allouache comme le cinéaste arabe de l'année. On retiendra d'abord du travail de Merzak Allouache son regard sur sa ville natale, à la fois burlesque et tragique, et aussi sa faculté surprenante de faire camper de nombreux personnages dans cinq histoires différentes, laissant poindre une très grande émotion quand, des terrasses d'Alger, la vue plonge sur l'unique et superbe baie de la capitale et quand retentissent par haut-parleur les cinq appels de la prière de l'aube à la nuit. On est vraiment séduit par ces moments du film. Les cinq récits illustrent la vie anarchique sur des terrasses choisies dans cinq quartiers d'Alger : Bologhine, Bab el Oued, La Casbah, Alger-centre et Belcourt. Des épisodes drôles mais souvent tragiques : un homme enchaîné qui fantasme sur la révolution, des frères ennemis pour un héritage, un commissaire qui aide des assassins, un charlatan pire que les autres, une jeune femme qui plonge dans le vide... Des récits sans cesse rebondissants très marqués par l'humour algérois, ceux qui aiment la dérision pour rire d'eux-mêmes.