La thématique de la mémoire structure donc le programme de projections prévues et on escompte la voir inspirer des trajectoires lors des débats qui s'en suivront. « (...) le choix est fait pour la quatrième édition d'examiner les traces que nous laisse chaque regard cinématographique, chaque réalisation. Le cinéma aide à construire un patrimoine commun : une mémoire », écrivent les présidents des deux associations organisatrices, Habiba Djahnine et Abdennour Hochiche, dans l'édito d'un élégant prospectus donnant un sommaire du programme des journées. Un patrimoine commun que kaïna cinéma, association basée à Paris et la toute bougiote association Project'Heurts, peuvent bien appréhender en objectif porteur dans la mesure où cette année encore, les journées vont regrouper des jeunes cinéastes qui évoluent notamment entre les deux rives de la Méditerranée. Parce ce qu'elle renvoie également à un factuel international des moins serein, avec en arrière fond des débats excités sur l'immigration, l'histoire et les héritages culturels, la thématique gagne également en pertinence, même si l'intention ici est de ne pas ériger des forums de cogitation dure. L'entrée en matière sera assurée, dans la soirée de dimanche prochain, jour d'ouverture des rencontres, par Combien je vous aime !, l'agile documentaire du regretté Azzedine Meddour. Des fragments saisis dans le vif des douleurs sourdes ou aiguës, qui se jouent dans des ailleurs tourmentés, invitent également à des mises en perspectives sous le signe de la mémoire. Instantanés de Bagdad occupé de Karim Metref, Rond point de Chatila de Maher Abi Samra, Quelques miettes pour les oiseaux de Nassim Amaouche... sont des documentaires qui font traces justement et qui seront donc proposés au public lors de séances suivies de débats avec les réalisateurs. L'immigration autrement est l'intitulé d'une sous-thématique à laquelle ont également pensé les organisateurs avec notamment l'Oiseau minéral, un documentaire sur l'inusable Djamel Allam réalisé par Philippe Etienne. Enfin, un hommage sera rendu à Jacques Charby, comédien et réalisateur qui s'est impliqué pour l'indépendance de l'Algérie au sein du réseau Jeanson et décédé voilà quelques mois. La nouveauté du programme de projection cette année est l'organisation de séances en plein air au niveau des cités universitaires de Targa Ouzemmour et du 17 Octobre au profit des étudiants. Des territoires que les organisateurs voudraient bien voir évoluer à l'avenir en autant d'espaces « annexés », le temps des rencontres, au profit de l'activité cinématographique. Le ciné-club universitaire Facine y travaille déjà sous l'instigation inspirée de Project'Heurts. L'aspect formation qui demeure l'une des raisons d'être des journées se consacrera cette année aussi à dispenser quelques rudiments qui fondent les métiers du cinéma. Trois ateliers seront tenus durant la petite semaine des rencontres, sous l'encadrement de professionnels venus notamment de France. Les formations s'articulent autour de l'animation des ciné-clubs et l'initiation aux outils d'analyse de l'image, la réalisation de séquences vidéo...