L'association AnisS de lutte contre les IST/Sida et de promotion de la santé dont le siège est basé à Annaba, présentera à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 15 novembre à Beyrouth (Liban) son projet pilote de réduction des risques du VIH/Sida auprès des usagers de drogue injectable, le premier du genre en Algérie. Selon une estimation de l'association, la seule ville de Annaba compterait un millier d'usagers de drogues injectables. Seulement quelque 200 d'entre eux ont actuellement accès aux services de prévention de l'association, allant de l'information à la formation, au soutien juridique et à la distribution de matériel stérile. Par ailleurs, des spécialistes parlent de 30 à 40 % des usagers de drogues injectables atteints de VIH ou d'hépatite en Algérie. Le Dr Reda Kettache, directeur des programmes de réduction des risques à AnisS, présentera en plénière une communication relative à l'expérience algérienne et animera des discussions en atelier tout le long des travaux de cette importante manifestation, la plus importante rencontre des spécialistes de la réduction des risques de la région du Moyen Orient et d'Afrique du Nord (médecins, associatifs, juristes et décideurs) organisée tous les 4 ans par le réseau de réduction des risque dans le MENA (MENAHRA). En marge de la conférence, le film documentaire «Ya Latif» réalisé par «AnisS» et retraçant le vécu de certains groupes vulnérables au VIH/Sida, des usagers de drogues injectables, particulièrement, sera projeté à la même date à Beyrouth dans le cadre du festival international du film documentaire sur le Sida. «La réduction des risques est un concept prônant une approche globale et pluridisciplinaire en vue de réduire les risques sanitaires encourus par les usagers de drogues injectables ; le VIH/Sida et les hépatites», explique Dr scander Soufin le président de AnisS. Avec le soutien du MENAHRA/OMS et le partenariat du Centre de référence sur les IST/Sida, AnisS a mis en place à Annaba depuis 2012, un premier programme de distribution de matériel stérile aux usagers de drogues injectables après avoir réalisé au préalable un état des lieux du phénomène et formé des agents de terrain issus de ces groupes. Le programme en question est actuellement en extension avec l'appui du fonds solidaire de développement. Pour Dr. Reda Kettache, directeur du programme de réduction des risques à AnisS, «le nouveau plan stratégique national sur le Sida 2013-2015 prévoit la distribution de matériel stérile aux usagers de drogues injectables, ce qui leur permet de se protéger du VIH et des hépatites ; mais il est important de ne pas se limiter à une démarche strictement sanitaire, et ce, en mettant en branle tous les dispositifs facilitant à ces personnes de retrouver leur place dans la société».