Les autorités tunisiennes ont annoncé lundi que la circulation au niveau de la zone «militaire tampon» au sud du pays était soumise à une «autorisation préalable», relevant que les individus et les véhicules sont soumis aux contrôles sécuritairessuite à la décision de décréter une partie du Sahara zone militaire tampon. La présidence tunisienne avait publié, en août dernier, un arrêté relatif à la mise en place de dispositions exceptionnelles consistant en la création d'une zone frontalière tampon tout le long de la frontière sud de la Tunisie. Le ministère de la Défense tunisien a appelé les personnes se trouvant à l'intérieur de la zone militaire à obtempérer aux sommations des patrouilles sécuritaires terrestres et aériennes de s'arrêter. «Ces patrouilles sécuritaires ont le droit de faire usage de tous les moyens d'intervention pour obliger les personnes à s'arrêter y compris les armes», a indiqué le ministère de la Défense. La création de cette zone militaire tampon se justifie assez eu égard à la dégradation continue du climat sécuritaire. La preuve : un terroriste armé a été tué lors d'une «vaste» opération des forces de sécurité dans le sud de la Tunisie, qui a fait deux blessés dans les rangs de la gendarmerie. L'information a été communiquée mardi soir par le ministère de l'Intérieur. «Les unités spéciales des forces de l'ordre mènent depuis hier (lundi, ndlr) de vastes opérations sécuritaires dans le gouvernorat de Kebili», selon un communiqué du ministère. «A l'aube d'aujourd'hui (mardi), lors d'une incursion réussie et d'un échange de tirs avec un groupe terroriste, un terroriste a été tué et huit autres arrêtés», poursuit la même source. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que d'autres combattants armés sont en fuite et que deux gendarmes ont été blessés aux jambes. Par ailleurs, «cinq voitures, des sommes d'argent importantes, des équipements informatiques, 30 téléphones portables, des grenades et un camion en train d'être piégé ont été saisis». A Sidi Bouzid (centre-ouest), la gendarmerie a arrêté un militant salafiste en fin d'après-midi, a indiqué à la presse une source de la sécurité. Peu après, quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège de la gendarmerie pour protester contre l'arrestation et ont été dispersés par des tirs de sommation, selon la même source, qui n'a pas fait état de heurts. La Tunisie connaît un essor des violences attribuées à la mouvance djihadiste depuis la révolution de janvier 2011 et plus particulièrement depuis le début de l'année. Depuis janvier, deux opposants ont été assassinés et une trentaine de policiers et militaires tués par des groupes accusés de liens avec Al Qaîda. Pour la première fois depuis la révolution, deux attentats ratés ont visé des sites touristiques tunisiens, secteur stratégique de l'économie. Cet essor des attaques nourrit aussi une profonde crise politique, l'opposition accusant les islamistes d'Ennahda au pouvoir de laxisme vis-à-vis de la mouvance salafiste, voire même de collusion