Quand l'intérêt personnel prime sur celui général, bonjour les dégâts. L'on peut dire merci à la pluie qui a fait éclater la vérité. Les dernières pluies qui se sont abattues sur Annaba ont mis en exergue l'état calamiteux dans lequel a laissé l'ex-wali, Mohamed El Ghazi, la wilaya, et la mauvaise gestion du maire, Farid Merabet, qui se trouve actuellement « en voyage » à Dunkerque (France). En effet, la tournée nocturne effectuée par l'actuel wali Mounib Sandid l'a renseigné davantage sur la souffrance qu'endure la population à cause de l'incompétence des gestionnaires de Annaba. Ayant englouti plusieurs milliards de dinars durant ces dernières années dans des projets éphémères, la cité Rizi Amor, notamment sa zone urbaine de l'agence foncière, a été pratiquement inondée de boue, empêchant ainsi toute circulation piétonnière ou motorisée. En colère, le chef de l'exécutif a instruit formellement le directeur de l'agence foncière de prendre toutes les mesures nécessaires en coordination avec le directeur de l'hydraulique, celui de l'urbanisme et surtout les cadres de la commune à l'effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que pareille situation ne se reproduise plus. Un délai maximum d'une semaine leur a été accordé. Situation similaire au niveau du bassin de rétention des eaux pluviales près de l'hôpital Ibn Rochd, où des ordures, des sacs et des bouteilles en plastique se sont accumulés dans ce bassin, empêchant la circulation des eaux. Ordre a été donné aux services concernés dont ceux de l'APC de Annaba, pour déclencher une opération d'assainissement. Des ordures, des bouteilles et des sacs en plastique ont également obstrué les avaloirs au niveau du consulat général de France par manque d'entretien des services de l'APC. Ce qui a poussé le wali d'ordonner immédiatement l'enlèvement de ces détritus et l'assainissement des avaloirs devant la représentation diplomatique française. La cité Pont-Blanc n'est pas en reste puisque le même état d'âme du chef de l'exécutif a continué à l'animer en constatant de visu la déliquescence du P/APC traduite par des conduites et des avaloirs comblés d'ordures par manque d'opérations de nettoyage. Il a exigé des rapports hebdomadaires et détaillés sur l'état des opérations d'assainissement. Le wali n'était pas au bout de ses surprises puisqu'à l'entrée ouest de Annaba il a constaté d'importantes stagnations d'eau, générées par l'obstruction des conduites d'eaux pluviales dont la commune de Annaba n'en a cure. Dans une lettre adressée à notre rédaction, les habitants de la cité 264 Logements de Belaïd Belkacem font état d'une souffrance de martyr. Au bord de l'oued, une trentaine de constructions illicites ont poussé comme des champignons avec tous les risques d'un affaissement qui produira sans doute une hécatombe. Les routes sont impraticables, absence d'éclairage public malgré une opération de rénovation, des fossés profonds remplis d'eau où jouent les enfants, des marécages générant une multiplication exponentielle de moustiques et des immeubles inondés où il faut retrousser les pantalons pour y accéder. «Notre cité est situé à quelques pas d'un arrondissement de police et habitée par des cadres de la wilaya dont le côté où sont érigés leurs immeubles ne souffrent d'aucune insuffisance», dénoncent les auteurs de ce document. Tel est l'état piteux de la ville que gérait un wali obnubilé uniquement par le traitement des dossiers Calpiref, notamment ceux ayant trait à la promotion immobilière. Ce qui a encouragé son entourage direct à faire de même dont le chargé du protocole aux super pouvoirs pluridisciplinaires, un DRAG très critiqué par ses administrés pour ses traitements de faveur, un DLEP en retrait par rapport aux dossiers douteux de son prédécesseur, actuellement en prison, des élus occupés à se remplir les poches et un maire dont le dernier souci est de servir la population locale. C'est dire que l'ex-wali est un exemple à suivre puisqu'il est promu ministre. Eu égard à cette situation, qui va voter la prochaine fois ?