Le 4e Festival international des arts de l'Ahaggar a été clôturé lundi soir par la première prestation en Algérie du groupe malien Super rail band de Bamako. Tamanrasset. De notre envoyé spécial Les musiciens algériens de Gaâda Diwan Béchar, de Wlad Bambra, de Democratoz, les chanteurs algériens Akli D. et Chaïbi, le percussionniste et le joueur de Kora burkinabé Moussa Koita et Suleiman Dembelé, la chanteuse malienne Khaïra Arby et son batteur sont tous montés sur scène, lundi soir, pour une fusion musicale originale, en clôture du 4e Festival international des arts de l'Ahaggar au campement de Tedsi, à 8 km au nord de Tamanrasset. Le blues du désert s'est mêlé au diwan, au reggae, au chant berbère et à l'afrobeat pour former «un ensemble» rythmique et mélodique sans commune mesure. Sadek Bouzinou, chanteur de Democratoz, a terminé le spectacle avec la reprise de Dounia, soutenue par la diva de Tombouctou, Khaïra Arby. En début de soirée, Lalla Badi, la reine du tindi de l'Ahaggar, a animé un concert coloré appuyé de ses guitaristes, danseurs et choristes. Pas de répit avec Lalla Badi dont la voix suffit à elle seule pour faire un spectacle. «Je chante avec le tindi ou la guitare. Là, je me fais souvent accompagner par la guitare. Mais le tindi et l'imzad sont à la source de tout. Je ne joue pas de l'imzad. J'assiste aux soirées où cet instrument est présent», nous a déclaré Lalla Badi. Lalla, qui a beaucoup aidé les jeunes de la mouvance Ishumar à leurs débuts dans les années 1980, continue de transmettre son savoir. «Moi, j'ai appris de ma mère le chant à l'âge de 14 ans. Là, j'enseigne aux jeunes filles ce que j'ai appris. J'écris et je compose des chansons. Je chante l'amour et l'amitié», a-t-elle affirmé. Le groupe mythique de Super rail band de Bamako a ajouté à la soirée de clôture des saveurs mandingues. Le rythme est la base d'un chant joyeux soutenu par un jeu de guitare qui a fait la réputation de ce groupe né à la fin des années 1960 dans un café à côté de la gare de la capitale malienne. «Soirée magnifique ! Entre Algériens et Maliens, il y a eu beaucoup de choses partagées. Des liens de sang. Donc, on savait par avance que notre concert serait une réussite. C'est notre premier concert en Algérie, alors qu'au Maroc nous avons animé plusieurs concerts, notamment au Festival Mawazine à Rabat. Dans le futur, des groupes musicaux seront plus nombreux à se produire en Algérie», a promis Bamba Dembelé, leader du groupe. Avant les concerts de musique, le metteur en scène Ali Abdoune, accompagné de son équipe, ont présenté dans un cercle en bas de scène une performance théâtrale élaborée à partir d'un conte de l'Ahaggar, celui de la jeune fille Teski.