La lutte contre cette affection passe obligatoirement par la lutte contre le tabagisme. A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la pneumonie, un livre blanc sur la pneumopathie chronique obstructive (BPCO) vient d'être lancé. Un nouvel outil pour les praticiens, présenté lors d'une conférence de presse animée hier par le professeur Nafti, chef du service pneumologie à l'hôpital Mustapha et président de la Société algérienne de pneumophtisiologie. Il s'agit d'«un ouvrage publié suite aux résultats de l'étude Breathe, réalisée par des experts de la région Moyen-Orient et Afrique, dont l'Algérie, avec le soutien du laboratoire Glasko Smith Kline (GSK)», a déclaré le Pr Nafti. Les résultats de l'étude ont montré que cette pathologie enregistre une augmentation exponentielle avec une prévalence de 4% dans la population âgée de 40 ans et plus. «C'est la première fois que ce véritable fardeau que représente la BPCO est quantifié tant en ce qui concerne son coût pour la société que ses effets sur les patients et leurs familles dans ces régions», a-t-il indiqué. En Algérie, 1,3 million de personnes sont atteintes de cette affection chronique sur plus de 13 millions de malades dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique, a-t-il ajouté avant de préciser que le tabagisme est la cause principale de cette pathologie. L'étude, poursuit le professeur Nafti, a montré aussi que de nombreux patients ignorent leur maladie et le traitement. Un tiers des BPCO sont diagnostiqués, mais deux tiers souffrent de la maladie et ne savent pas qu'ils sont atteints, a-t-il précisé. Et de signaler que la BPCO est responsable de 1000 consultations, 190 visites aux urgences et 175 hospitalisations par heure, dans l'ensemble des onze pays concernés par l'étude. Ainsi, le lancement de ce livre blanc permettra, selon le Pr Nafti, une meilleure sensibilisation des praticiens sur la maladie et des pouvoirs publics sur les principaux facteurs de risque, l'impact sur la population et sur les systèmes de santé. Comme il est aussi important de sensibiliser les citoyens sur le danger du tabagisme et de promouvoir la lutte contre le tabac. C'est l'élément-clé dans la prise en charge, voire même l'éradication de cette maladie, a-t-il insisté. Le Pr Nafti, qui vient d'être installé au poste de président du Comité national de lutte contre le tabagisme, a gros sur le cœur. Il rappelle qu'un arsenal de lois a été adopté contre le tabagisme – en tout 23 lois – mais aucune n'est appliquée. «C'est scandaleux», a-t-il lancé. Pour lui, il est temps de lancer une offensive et de mettre en place des sanctions afin de faire baisser ce fléau. D'ailleurs, le Comité, qui vient d'être réactualisé par le ministère de la Santé, s'est fixé une série de mesures à mettre en place. Il s'agit, a-t-il dit, de lancer une enquête sur le tabagisme en milieu scolaire, d'organiser des campagnes médiatiques sur les méfaits du tabac et de proposer aux pouvoirs publics d'agir dans le but de mettre en place des lois répressives et infliger des sanctions aux contrevenants.