Du changement à la tête du plus vieux parti d'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed. Le docteur Mustapha Bouhadef a remplacé Djoudi Mammeri en qualité de premier secrétaire national. Une charge que le tout nouveau nommé a eu à assumer par le passé, de mai 1999 à mai 2000. Cette nouvelle nomination est entérinée — le choix est le fait exclusif du président du parti lui-même, Hocine Aït Ahmed —, par le conseil national du parti qui s'est tenu le jeudi 23 juin. Outre l'examen de la situation politique nationale, les 124 membres de cette instance du parti ont débattu du bilan du secrétariat national qui a présenté à cette occasion un rapport d'activités. “Le bilan de l'ancienne équipe a été jugé globalement positif par les membres du conseil national”, affirme Karim Tabou, chargé de la communication du parti. Pourquoi alors procéder au remplacement du désormais ex-1er secrétaire national ? “Le principe de l'alternance est consacré au FFS. Ce n'est pas du tout une sanction contre Djoudi Mammeri. Habituellement, quand des membres du conseil national veulent apporter des critiques sur l'action de l'équipe dirigeante du parti, ils présentent généralement une motion. Ce n'est pas du tout le cas dans ce dernier conseil national”, rétorque Karim Tabou. Donc ce changement à la tête du parti n'est pas une sanction prise contre Djoudi Mammeri, mais une chose tout à fait ordinaire conforme aux us politiques en vigueur au FFS. Un parti qui a eu à consommer un grand nombre de premiers secrétaires nationaux (Khelil, Debaïli, Bouhadef, Kerboua, Djeddai,…) depuis le départ en exil de Hocine Aït Ahmed. Rencontré au siège national de son parti, Djoudi Mammeri ne donne pas l'air d'être affecté par sa “déposition”. Bien au contraire. Décontracté et souriant, il s'est livré avec une certaine bonhomie à la plaisanterie. Que compte-t-il faire maintenant qu'il est dégagé de la responsabilité du parti? Réponse de Mammeri : “Rester sur le champ” car “le combat continue”. Mais le problème que d'aucuns ont posé est le choix porté sur M. Bouhadef qui n'a pas la qualité de “membre du congrès”. “En sa qualité d'ancien parlementaire, il est congressiste de droit. Sont congressistes, les anciens parlementaires, les responsables des fédérations et enfin ceux qui sont élus”, rectifie Karim Tabou. Ceci dit, le tout nouveau premier secrétaire n'est plus à présenter. Un homme politique au mérite bien reconnu. Il a eu à briguer nombre de responsabilités au sein du parti. Il était ex-premier secrétaire, chef du groupe parlementaire de son parti lors de la précédente mandature, président de la commission de préparation du 3e congrès qui s'est tenu en 2000, etc. En tout état de cause, dans une dizaine de jours, le nouveau secrétaire formera son staff et confectionnera son programme d'action qui seront soumis à l'approbation du conseil national qui tiendra une session extraordinaire. Deux actions au moins sont prévues dans le programme de M. Bouhadef. La première est la tenue d'un audit général sur la situation du parti. La seconde étape est la tenue d'une convention nationale thématique pour procéder à l'analyse de la situation politique, économique et sociale du pays. Deux étapes qui seront sanctionnées par des rapports qui serviront de base aux travaux du congrès du parti. Il se tiendra en mai 2005. Reste à savoir si la nomination de Bouhadef donnera un coup de fouet à un parti gagné, à l'image des autres formations politiques, par une certaine usure. Un défi que ce vieux routier de la politique qu'est Mustapha Bouhadef est tenu de relever. A. C.