Ali Laskri est confirmé au poste de premier secrétaire du parti, en remplacement de Mustapha Bouhadef. Sauf surprise de dernière minute, M. Ali Laskri sera officiellement confirmé dans les prochains jours dans son poste de premier secrétaire du Front des forces socialistes, a-t-on appris, hier, de sources proches du parti. Celui qui assure jusque-là l'intérim après la démission sous “la pression” de Mustapha Bouhadef et qui, semble-t-il, a bonne presse auprès du leader charismatique Hocine Aït Ahmed, sera nommé par celui-ci dans les tout prochains jours, soit avant le 41e anniversaire du parti, prévu les 29 et 30 septembre prochains, ajoute la même source. Une confirmation, qui, si elle venait à être effective, mettra ainsi un terme à une crise qui aura duré près de deux mois. Une crise, sans précédent, que le parti n'a jamais connu depuis sa création en 1963. Pis, il aura failli même “sortir de l'histoire”, pour reprendre une expression chère à feu Tahar Djaout. En effet, lors de son dernier conseil qui a vu l'absence de Mustapha Bouhadef, un groupe de membres du conseil national ont même tenté de créer un comité ad hoc pour gérer les affaires du parti, ce qui a été perçu par certains irréductibles du parti, mais aussi par le président comme un véritable “putsch”. Comment est-on arrivé à cette situation ? Deux jours avant la tenue du conseil, Mustapha Bouhadef envoie une lettre de démission à Aït Ahmed par le biais d'une tierce personne via Paris. Dans cette missive, qui n'arrivera finalement à son destinataire que le lendemain du conseil, Mustapha Bouhadef explique qu'”il ne pouvait pas continuer sa mission”. En fait, Bouhadef, après avoir été loin des structures du parti, découvre à son corps défendant la métamorphose mais aussi les luttes d'influence qui traversent le plus vieux parti de l'opposition. Et s'il a fini par jeter l'éponge, c'est parce que le désormais ex-premier secrétaire a été pris en étau entre deux clans qui se disputaient la direction du parti en prévision de son prochain congrès prévu en 2005. D'une part, le clan que l'on soupçonnait de “rouler” pour l'ex-premier secrétaire, Ahmed Djeddaï, accusé par ailleurs de velléités de rapprochement avec certains cercles du pouvoir et, d'autre part, le groupe de militants considéré comme l'aile dure du parti. C'est ainsi par exemple qu'un député, à qui Bouhadef devait confier le poste de chargé de communication, a opposé une fin de non-recevoir en raison de l'existence dans l'équipe qu'il mettait sur pied d'anciens membres du bureau sortant. Pour palier ce “renoncement”, il décide alors de son remplacement par un ancien sénateur, lequel a été refusé par… le président. Cela sans compter des risques de rejet qui pesaient sur son programme d'actions puisque beaucoup de membres actifs au sein du conseil national affichaient leur hostilité à l'ancienne équipe. Une alternative qui, selon le règlement du parti, et si elle se répétait pas deux fois, amènerait automatiquement la démission du premier secrétaire. Face à ces manœuvres multiformes et l'intransigeance de ces membres, Mustapha Bouhadef décide de se retirer. Informé de la situation, Aït Ahmed “place” Laskri comme intérimaire. Et depuis, il reprend en main les rênes du parti. Mieux encore, à se fier à des sources crédibles, Aït Ahmed aurait même décidé de reconduire à une large majorité l'ancienne équipe avec cette particularité que Ahmed Djeddaï ne figurerait pas sur la liste. Quant à Bouhadef, il semblerait qu'il aurait décidé de prendre du recul. Le procès MDN-Ahmed Djeddaï reporté au 13 octobre prochain Le procès opposant Ahmed Djeddaï, ex-premier secrétaire du front des forces socialistes (FFS) au ministère de la défense nationale (MDN) a été reporté au 13 octobre prochain. La défense a estimé qu'elle n'a pas eu suffisamment de temps pour préparer son dossier d'autant que les témoins sont absents. Ahmed Djeddaï est poursuivi par l'institution militaire pour des propos diffamants qu'il aurait tenus lors d'une conférence-débat suite aux événements de la Kabylie, en qualifiant les militaires de corrompus et de tortionnaires qui sévissent en toute impunité. Sur le plan organique, le FFS a destitué, hier, lors d'une assemblée générale organisée sur instruction du wali, le président de l'APC de Tizi Ouzou, Omar Cherrak. Ont assisté à cette assemblée le chef de daïra et le chef de cabinet du wali ainsi que 21 élus sur les 23 que compte la commune à majorité FFS. Il est reproché au président sortant une mauvaise gestion de ladite commune et de faire cavalier seul en se mettant l'ensemble des élus contre lui dont 9 sont du FFs, 8 du FLN, 3 du RND et 3 indépendants. Ces représentants ont déjà tenté un premier vote de défiance en janvier dernier, mais il a été rejeté pour vice de forme, puis un deuxième au mois de mai mais auquel aucune suite n'a été donnée. K. K./ M. B.