Les pouvoirs publics, notamment ceux de l'intérieur et des collectivités locales, n'ont cessé de mettre l'accent, ces derniers temps, sur l'amélioration des rapports entre l'administration et le citoyen et la nécessité d'alléger la bureaucratie réputée papivore. Grand bien nous fasse, et aux préposés qui officient au niveau de notre administration. Qu'il s'agisse de la wilaya, la daïra ou encore la mairie, les élus sont tenus de prendre en compte sérieusement les attentes des citoyens tout en leur consacrant des jours de réception, écoutant leurs doléances et réfléchissant aux solutions adéquates à leur apporter. En d'autres termes, il importe «d'ouvrir des canaux de communication transparents entre l'administration et le citoyen et faciliter l'obtention de certains documents» (passeport, CNI, permis de conduire, carte grise, etc.). Car, faut-il le souligner, nous avons beau fait d'introduire par de coûteux investissements les technologies les plus récentes, les réflexes bureaucratiques ont toujours la peau dure. Pour déposer son dossier de passeport, il vous faut tout un parcours hérissé d'embûches. Les responsables, qui ont innové en pensant tout simplement «simplifier» les procédures en permettant au citoyen de prendre rendez-vous par téléphone, devront réviser leur approche. Comme c'est le cas dans la daïra de Rouiba. «La procédure est loin d'être cool», relèvent des citoyens demandeurs. Si vous décidez d'appeler le numéro indiqué, vous avez la possibilité de tomber sur un «réseau saturé» ou alors sur une employée qui, tirant sa flemme, vous coupe carrément au nez. Dans la daïra de Bab El Oued, le bureau d'ordre refuse de vous remettre un accusé de réception pour un quelconque dossier administratif ou un grief déposé ! Il vous invite à le transmettre par poste ! Et là, nulle trace de son arrivée à bon port ! Aussi, les formulaires à remplir pour les pièces sus-énumérées ne sont jamais disponibles. Il faudra acheter le fameux sésame (el istimara) chez le multiservice du coin qui vous le refourgue comme bon lui semble, au même titre d'ailleurs que les timbres fiscaux dont les tarifs sont majorés, car la poste n'en dispose jamais ! A croire que le multiservice est devenu une annexe de la daïra ! Quant aux documents établis dans les services chargés de l'état civil, les collectivités ont encore beaucoup d'efforts à consentir pour tordre le cou à la bureaucratie, surtout lorsque l'administration vous exige (comble de l'aberration !) de joindre à votre dossier une carte de groupage, datant de moins de six mois... Alors que le rhésus comme l'ADN ne changent pas, à vie à ce que l'on sache !