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Trévidic autorisé à enquêter en Algérie
Affaire des moines de Tibhirine
Publié dans El Watan le 28 - 11 - 2013

En visite en Algérie, le juge antiterroriste Marc Trévidic est reparti en France avec l'accord d'auditionner à son retour, en janvier prochain, 22 personnes — dont des terroristes repentis ou en détention, y compris Abderrazak El Para — et d'exhumer les têtes des religieux assassinés en vue d'une expertise.
Arrivé lundi dernier à Alger, le juge français, Marc Trévidic, est reparti hier matin en France, apprend-on de source sûre. A en croire celle-ci, cette courte visite aurait été «très bénéfique» pour ce magistrat chargé de l'instruction sur l'assassinat des sept moines de Tibhirine par un groupe de terroristes, à Médéa, fin mai 1996, après une séquestration qui a duré presque un mois. Venu pour discuter avec ses homologues algériens des demandes qu'il a formulées pour enquêter en Algérie sur l'assassinat des religieux, le juge semble avoir obtenu l'accord de principe pour la concrétisation de ses doléances. Le feu vert lui aurait été donné pour exécuter le contenu de la commission rogatoire délivrée par ses soins début 2012. Au mois de mai dernier, les personnes citées dans cette commission ont d'ailleurs été entendues au pôle judiciaire spécialisé d'Alger. Est-ce sur la base des questions du juge ? Probablement, puisque des prélèvements ont été également opérés sur des corps de terroristes décédés qui sont aussi cités dans cette affaire.
Selon nos sources, la commission rogatoire de Trévidic comporte une demande d'exhumation des têtes des sept religieux enterrées au monastère de Tibhirine et l'audition de quelque 22 personnes, parmi lesquelles de nombreux terroristes repentis et en détention, Boukabous Fethi (garde du corps de Zitouni), Ghermesli Benyakhlef (ancien membre du GIA qui activait à Médéa), Abderrahmane de Tablat, Omar Chikhi (membre fondateur du GIA), etc. Mais aussi Abderrazak El Para.
Commission rogatoire
Selon des témoignages de terroristes repentis, dont Fethi Boukabous dit Abou Billal, membre de katibat El Khadra et garde du corps de Djamel Zitouni, alors émir du GIA, Abderrazak El Para a pris part à l'opération d'enlèvement des moines. Il a été dépêché par Zitouni, pour desserrer l'étau autour de la katiba qui acheminait les otages. Il raconte : «Sur son chemin, le groupe envoyé par Zitouni est accroché par les unités de l'ANP au lieu-dit Hamar, mais réussit à faire une percée et quitte les lieux. Il tue six militaires, en blesse quatre autres et récupère une paire de jumelles à infrarouge ainsi que cinq armes (…). J'ai reçu de Abderrazak El Para, conseiller militaire, et de Assouli Mahfoud dit Abou Loubaba, membre de katibat El Khadra, les sept passeports des moines, les jumelles à infrarouge et les armes (NDLR : récupérées sur les militaires).
C'était trois jours après l'enlèvement. Le convoi est scindé en deux. Les otages sont dirigés vers l'infirmerie, accompagnés uniquement des terroristes qui connaissent ce lieu tenu secret. Les autres sont venus directement au campement de Djamel Zitouni, qui était son PC. Le soir même, Saidj Redouane, alias Redouane Makador, m'a ordonné de préparer la valise satellite et d'alimenter le groupe électrogène à cet effet. Il a pris contact avec une personne pour l'informer de l'arrivée des moines au PC du GIA, à Bougara.» Ce témoignage est capital pour l'enquête, d'autant que l'auteur est toujours en vie et El Para également. C'était la première fois que son nom est cité dans cette affaire.
Ce témoignage est corroboré par un autre, celui du terroriste repenti Abdelkader Allali, qui activait en tant que guide au sein du GIA au moment où les moines ont été enlevés.
Il a déclaré : «Larbi Benmouloud, son cousin et son frère (enlevés le soir où les moines ont été pris en otage) avaient été ramenés les yeux bandés dans une Daewoo. Ils ont transité par Ksar El Bey avant d'être transférés, dans la matinée, vers Taghlalt, où les moines étaient détenus. En fin de journée, ils ont tenté de s'échapper. Deux d'entre eux ont été tués et Larbi a réussi à fuir. Le lendemain matin, il a ramené l'armée, appuyée par des hélicoptères. Un important ratissage a commencé. Les moines ont vite été transférés vers une casemate non loin de là. En fin de journée, El Para et quelques membres de katibat El Khadra, dont Antar Zouabri et Abou Loubaba, ont tendu une embuscade aux militaires au niveau de Kahwet Essamar (café Semmar), au sud de Msennou, pour desserrer l'étau sur le groupe.
Les moines ont été transférés vers une casemate, à quelques encablures de là, sur le lit de l'oued qui longe Taghlalt. Cette nuit-là, nous étions regroupés dans les maisons qu'on appelait Khiam El Hanachi, à Guerrouaou, non loin de la casemate où étaient séquestrés les moines. Nous étions très nombreux, au moins une centaine. C'est alors qu'El Para et Abou El Hareth sont entrés au camp avec une centaine d'éléments. Ils étaient fiers des armes récupérées durant l'embuscade. Ils ont quitté les lieux deux jours après. Les moines ont été transportés à bord d'une Mercedes (appartenant à un avocat de Médéa qu'ils avaient enlevé et tué) et d'un 4x4, le même que celui avec lequel Abderrazak El Para roulait.» Seraient-ce ces témoignages qui ont amené le juge Trévidic à revoir sa liste de personnes à auditionner ? Nous n'en savons rien. Ce qui est certain, c'est que des deux côtés, des concessions ont été faites pour que le juge puisse mener son enquête dans le cadre de la convention bilatérale d'entraide judiciaire qui lie les deux pays.
En clair, Marc Trévidic pourra, dans quelques jours, revenir pour entendre les 22 personnes dont les noms ont été notifiés aux autorités algériennes. Cependant, nous ne savons pas si le juge entendra seul les témoins ou en présence du chef de la juridiction ayant enquêté sur cette affaire.
En tout état de cause, l'autorisation qui lui a été donnée pour enquêter en Algérie va permettre, une fois pour toutes, de clore ce dossier que les néocolonialistes utilisent à chaque fois pour semer le doute quant aux véritables auteurs de l'assassinat des religieux.
Leur but : faire en sorte que l'opinion publique ne sache jamais que les services français avaient dépêché, à l'insu de leurs homologues algériens, un émissaire au QG de Zitouni pour négocier la libération des moines ; mais la découverte d'une montre de géolocalisation avait mis fin aux tractations et à la vie des otages.


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