Réputée pour sa production de laine d'origine ovine, estimée à plus de 22 000 quintaux par an et cameline à quelque 5 000 quintaux, la wilaya d'El-Bayadh peut se targuer et sans rougir d'occuper la troisième place dans ce créneau à travers le territoire national après les wilayas de Djelfa et de M'Sila. Deux rivales difficiles à détrôner puisque chacune d'elles compte plus de 2 millions de têtes d'ovins. Cette production, qui connaît, d'année en année, une courbe ascendante très lente, procure d'énormes bénéfices et profite largement aux bénéficiaires qui viennent en fin de saison estivale de toutes les régions frontalières de l'Est du pays. L'on saura que la laine de chameau «Oubar» est destinée à la confection de burnous et djellabas d'excellente qualité. Toute cette richesse inépuisable, autrefois destinée à être exportée sous d'autres cieux vers les pays du Golfe ou réservée à une clientèle aisée de l'émigration, mérite bien d'être intégrée dans le processus de développement des activités industrielles et commerciales de cette région, dira la population nomade qui ignore jusqu'à l'abécédaire du commerce. Un créneau extrêmement juteux qui rapporte aux intermédiaires, qui se sont introduits par effraction dans le domaine de l'élevage ovin, des sommes colossales qui échappent au fisc et ne sont jamais réinvesties dans la région. La laine est classée, selon trois catégories différentes, dont celle de teinte blanche, la seconde marron clair et la plus convoitée demeure sans conteste celle de couleur noire dont le prix au kilo vaut le double que la première. Ecoulée à l'état brut, toute cette énorme production de laine est savamment conditionnée puis exportée vers la Tunisie et les pays du Golfe à des fins industrielles. Quelques familles issues de la zone rurale de la wilaya d' El-Bayadh essayent, tant bien que mal, de faire de ce produit dérivé du mouton, une source de revenus d'appoint, en s'impliquant dans la confection de tapis et carpettes dans la plus pure tradition artisanale. Il serait souhaitable de penser à une réelle prise en charge de cette production locale et plus judicieux encore de penser à créer des unités de traitement de la laine ainsi que des teintureries et de créer enfin des unités de tissage de la laine qui redonneraient à ce produit son lustre d'antan.