Comme de nombreuses villes algériennes, Oran manque cruellement de librairies. Mais ce déficit est encore plus prononcé pour elle, s'agissant de la deuxième agglomération du pays dont le lectorat potentiel est très important, ne serait-ce que par le nombre de structures universitaires qu'elle abrite. Si une seule hirondelle ne fait pas le printemps, les lecteurs et lectrices de la capitale de l'ouest algérien ont accueilli avec soulagement et enthousiasme l'ouverture, début novembre, de la librairie «Livres, Art et Culture». Située au centre-ville, à la rue Moulay Mohamed qui relie la rue Mohamed Boudiaf au boulevard Larbi Ben M'hidi, elle offre déjà l'avantage d'un excellent emplacement, desservi par tous les moyens de transport que compte la ville. On est tout d'abord agréablement surpris par l'importance de la surface (150 m²) qui lui assure la possibilité d'une offre considérable d'ouvrages et l'organisation d'activités culturelles liées au livre et, notamment, les rencontres avec des écrivains qui demeurent très insuffisantes dans la programmation oranaise en dehors des rares manifestations consacrées au livre. L'espace confortable de la librairie convient parfaitement à l'exposition des livres et dispose d'un aménagement rationnel et d'une luminosité qui permettent de visualiser rapidement les ouvrages présentés. Se voulant généraliste, la librairie «Livres, Art et Culture» entend proposer tous les genres éditoriaux et répondre ainsi à la demande la plus large possible. Plusieurs rayonnages sont consacrés à divers pans de la littérature, dont les romans policiers. En outre, de nombreux titres concernent le grand public, avec un rayon enfant et jeunesse assez fourni, un autre sur les domaines de l'art de vivre (cuisine, broderie…) et un autre encore relatif au bricolage, travaux de décoration et activités similaires. Les artistes ne sont pas oubliés avec des beaux livres sur la peinture, l'art et l'apprentissage du dessin. Enfin, toute une partie de la librairie est réservée à un public spécialisé, universitaire en particulier, dans le domaine des langues, des sciences humaines et sociales, des sciences économiques, des sciences exactes, des sciences de la vie et de la médecine. Dans cette diversité déjà assez remarquable, on peut cependant regretter l'absence de la production nationale. Mais, selon la gérante de la librairie, Madame Badia Lellou, il ne s'agit que d'un manquement provisoire et ce vide sera très rapidement comblé par la conclusion en cours d'accords de diffusion avec les éditeurs et distributeurs algériens. Elle nous a aussi affirmé que l'objectif essentiel était de faire de ce lieu un espace d'animation, de vie et de convivialité au profit de la ville et de ses habitants à travers diverses activités. Ainsi, outre l'organisation régulière de débats avec les auteurs, la librairie prévoit le montage d'ateliers d'écriture et d'autres activités littéraires. Toujours selon la responsable, le principe de la librairie est que la «lecture doit être une occasion supplémentaire d'éducation pour les jeunes, d'ouverture vers le monde extérieur et de promotion de la culture de la tolérance».