Dans plusieurs agglomérations, la promesse faite en 2010 sur la mise en place de la nouvelle technologie d'Internet, dite MSAN, n'a pas été suivie d'effet. Si à travers le pays, nombre de wilayas s'apprêtent à bénéficier des services de la 3G, à Témouchent, les citoyens sont encore à attendre que l'Internet dit «Multiservice Access Node (MSAN)» devienne opérationnel. Paradoxalement, ce sont des petites localités qui, jusque-là, n'étaient même pas reliées au réseau téléphonique, qui ont profité en priorité de l'introduction du MSAN grâce à une connexion par le biais de la fibre optique. Pour les grandes agglomérations, depuis l'annonce faite en 2010 de l'introduction de cette nouvelle technologie multiservices qui fournit le téléphone, la télévision, l'ADSL et la visiophonie, les mois s'additionnent sans qu'on en voie le bout. En juin 2010, une réunion extraordinaire avait regroupé tout le personnel de la wilaya d'Algérie Télécom pour le mobiliser autour de la question du démantèlement du réseau numérique actuel fonctionnant avec la technologie TDM et de le redéployer à l'échéance de janvier 2011 afin de le rendre conforme aux exigences du réseau nouvelle génération. Ainsi, avait-on expliqué, si le réseau téléphonique du chef-lieu de wilaya aboutit à un central en passant par divers équipements intermédiaires, il faudra l'équivalent de plusieurs centraux (des nœuds dans le cas du MSAN) dans la mesure où chaque client ne peut être situé au-delà d'un kilomètre du nœud auquel il sera raccordé. De la sorte, la ville de Témouchent devait disposer de 8 nœuds. Par ailleurs, expliquait-on, chacun de ces nœuds est un équipement ne dépassant pas un volume de 60cm/60cm, le système était décrit comme peu encombrant mais surtout plus fiable, sans perte de débit du fait qu'il n'y aurait plus nécessité d'équipements intermédiaires. L'étude de faisabilité avait même été finalisée et les espaces devant abriter les nœuds avaient été acquis, le directeur d'Algérie Télécom estimait ainsi que 80% du projet étaient réalisés. Deux années plus tard, sollicités à propos du retard accusé, les responsables d'Algérie Télécom annoncent que la pénétration du MSAN avait commencé par des douars qui jusque-là n'étaient pas reliés au réseau téléphonique et que pour les grandes agglomérations, on préférait y aller prudemment afin d'éviter que les usagers n'aient à subir des désagréments comme cela s'était vu ailleurs. Ainsi, pour ce qui est du chef-lieu de wilaya où, assurait-on, tous les équipements étaient présents, on préfère mettre en service le nouveau simultanément à travers toute la ville plutôt que de procéder progressivement quartier par quartier. Alors que le MSAN devait être généralisé au niveau du chef-lieu de wilaya à la fin du 1er trimestre 2012, deux années après, il n'y a que deux nœuds sur huit qui sont en place, les équipements étant fournis à l'agence de Témouchent qu'au compte-goutte. Et, nouvelle échéance de cette arlésienne qui ne dit pas son nom, il faudra attendre la fin du 1er semestre 2014 pour que le réseau atteigne un taux de 95% de réalisation.