Dans une correspondance signée par la quasi-totalité des habitants du quartier et d'autres citoyens de la commune, adressée « à toutes les autorités concernées par ce problème », du président de l'APC au président de la République en passant par le wali, la directrice de l'éducation, la conservation des forêts et d'autres, les contestataires expriment clairement leur opposition quant à l'usage de ce terrain à cette fin. « Le terrain fait partie de la cour des logements de l'école primaire Ibn Badis et il se situe aux abords d'une voie de circulation étroite. Les futurs commerces prévus dans cet endroit vont indéniablement perturber la quiétude des élèves et des habitants du quartier », déclarent les protestataires. Ils s'opposent également à l'abattage des « eucalyptus centenaires qui donnent au quartier et à la ville un cachet de verdure particulier, d'autant plus que ce terrain constitue une aire de jeux pour les enfants ». Lequel abattage est inévitable si le projet devait y être réalisé. « Peut-on se permettre de détruire l'un des rares espaces verts de la ville pour donner naissance à une activité de grande fréquentation piétonne et automobile dans un endroit aussi enclavé et inapte à ce genre d'activité ? », s'interrogent les signataires du document. Dans sa réponse aux habitants du quartier, le P/APC de Bordj Menaïel accuse les protestataires d'avoir des prétentions sur ce terrain puisque « vous ne vous êtes pas opposés à la demande de certains habitants du quartier qui ont introduit une demande d'y réaliser des coopératives immobilières », écrit-il. Le maire tranche : « Ce terrain est un bien communal, libre à l'APC d'en faire ce qu'elle veut. » Mais ces mêmes citoyens nous ont déclaré qu'ils ne voudraient pas non plus voir construire des logements sur ce site. « C'est un espace vert, au service de toute la population, nous refusons qu'on le réserve à une seule catégorie de citoyens. Nous céderons uniquement dans le cas où il faudra réaliser un projet d'utilité publique à vocation éducative ou culturelle : école, crèche... », nous ont-ils déclaré.