Le rapport devait servir de base à un séminaire gouvernemental en janvier prochain. Dans ce rapport, les experts proposent d'assumer la dimension «arabe-orientale» de la France et d'accepter le voile à l'école. La droite y voit «un danger pour la République». La polémique a obligé François Hollande à intervenir. Paris De notre correspondant Dès sa descente d'avion en Guyane, le président français a sorti le pare-feu. «Non, il n'y aura pas de voile à l'école, non, un rapport n'est pas la position du gouvernement». François Hollande a cherché à mettre un terme à la polémique et apaiser la tension entre le Premier ministre et le chef de l'opposition, Jean-François Copé. A quelques mois des municipales, tout sujet sur l'immigration et/ou l'intégration devient hautement inflammable. C'est la publication, par Le Figaro, du compte rendu détaillé d'un rapport sur l'intégration remis il y a un mois au Premier ministre — et sur lequel il ne s'était pas encore prononcé —, qui a mis le feu aux poudres, à quelques mois des municipales. Ce rapport en cinq volets propose une «politique repensée» de l'intégration axée sur la lutte contre les discriminations et l'égalité des droits. Les auteurs, des chercheurs et des experts, qui veulent «en finir avec les discriminations légales», préconisent entre autres mesures la «suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires concernant notamment le voile». Le rapport propose d'assumer la dimension «arabe-orientale» de la France. Parmi les propositions controversées, la contestation de la suprématie de la langue française, avec l'étude de l'arabe et des langues africaines, l'autorisation du voile à l'école et la création d'un délit de harcèlement racial ainsi que d'une Cour des comptes de l'égalité. L'occasion était trop bonne pour le président du principal parti d'opposition, UMP, pour déclencher une attaque en règle contre le gouvernement. «Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en œuvre, ne serait-ce qu'à minima, un rapport dont l'intention est de déconstruire cette République», s'est insurgé Jean-François Copé, qui a tenu à interpeller François Hollande sur le sujet. Toute la droite s'engouffre dans la faille, à commencer par l'ennemi juré du patron de l'UMP, François Fillon, qui y voit aussi «la République en danger». Jean-Marc Ayrault a assuré que ces propositions n'engageaient pas le gouvernement et a qualifié le président de l'UMP, Jean-François Copé, de «menteur» et d' «irresponsable». «Ce n'est pas parce que je reçois des rapports que forcément c'est la position du gouvernement», a-t-il dit, en écartant catégoriquement le retour du voile à l'école, l'une des mesures préconisées.