Dans le cadre de la tenue de la 5e édition du Festival international d'art contemporain, le Musée d'Art Moderne et Contemporain le Mama, accueille une exposition intitulée «Contre l'absence». Le vernissage de cette exposition a eu lieu samedi dernier en fin d'après-midi, en présence d'une assistance nombreuse, composée notamment de la ministre de la culture Khalida Toumi, de certains éléments du corps diplomatique accrédités en Algérie, de la moudjahida Zohra Drif, et d'un grand nombre d'artistes algériens et étrangers. L'exposition en question «Contre l'absence» se décline sous la forme de trois haltes bien distinctes. Dès le seuil, le visiteur est invité à découvrir trois espaces d'expositions différentes. Les cimaises du rez-de chaussée sont ornées d'œuvres photographiques signées par l'artiste allemand Andreas Helmut Rost. A travers une multitude de clichés en couleur et en noir et blanc, l'artiste revisite quelques-unes des œuvres de l'un des pères de l'architecture moderne, le brésilien Oscar Niemeyer, décédé l'année dernière. Armé de son boîtier, Andreas Helmut Rost s'est plu pendant plusieurs années à photographier la ville de l'Est de l'Allemagne. L'ensemble des photos proposées ne sont pas des photos de reporters ou encore des photos documentaires. Elles sont plutôt assimilées dans un contexte artistique donné. Dans cette série de photographies, le regard est cloué devant ces fenêtres aux grandes dimensions. Les vitres sont d'une luisance remarquable. De l'extérieur, on aperçoit de larges tentures de couleurs orange et marron. Quelques édifices de l'université des sciences et de la technologie de Bab Ezzouar à Alger, qui rappelons-le a été construite par Oscar Niemeyer, se donne à redécouvrir avec un réel plaisir. Jouant avec le contraste de la lumière et de la pénombre, le photographe a immortalisé des étudiants déambulant dans un espace en extérieur. A l'antipode, le drapeau algérien flotte dans les cieux. Les murs couleur de terre sont un bon prétexte pour griffonner des mots, des phrases ou encore des graffitis. Preuve en est avec «Il fait chaud», ou «Amour». Le premier étage du Mama dévoile la collection «Because Algiers», signée par Charles Gaines. De nationalité américaine, Charles «Chuk» Martin est à la fois photographe, metteur en scène, écrivain, maître de conférences et ancien président du département de littérature à l'école du Queens, de l'université de la ville de New York. Au cours de deux séjours en Algérie - dont le premier durant la tenue de la 2e édition du festival culturel panafricain en 2009 - il s'est attaché à la ville d'Alger et s'est lié d'amitié avec certains de ses habitants. Ses différents errements ont donné naissance à des stéréotypes, voire à des scènes de la vie quotidienne. Il livre, ainsi, des instantanés parlants. La baie d'Alger, les venelles de la Casbah d'Alger, la population diverse… sont autant de thèmes que le photographe a voulu immortaliser. Enfin, le deuxième niveau du Mama renferme la collection de l'exposition du Momrta, (Museum, of manufactured response to absence). Que ce soit sur des supports ou dans des vitrines, des objets aux dimensions variées frisent parfois l'insolite. En effet, les artistes étrangers exposants ont fait preuve de beaucoup de créativité. A partir d'un objet a priori banal, ils ont démontré son utilité. Katharine Morling présente des spécimens d'olives, de couleur blanche, qui seraient apparues au Koweit. Ahmed El Badry propose deux robinets en cuivre coulant à flots. Ils sont liés par un tuyau prêt à éclater.Le Tunisien Halim Karbibène semble affectionner la pression des cocottes minutes. Il lance d'ailleurs une invitation à découvrir les restes de ses objets qui braveront l'absence en 2071.