Selon les représentants des travailleurs, il s'agit d'une grève illimitée suite aux tergiversations de l'administration devant leurs revendications légitimes. Ils exigent le paiement de leurs arriérés de salaires pour les périodes de congés considérés comme étant des congés sans solde de trois semaines succédant aux six semaines de travail passées sur chantier, la remise systématique des contrats et attestations de travail aux intéressés dont certains sont retraitables, l'indemnisation des heures supplémentaires cumulées et le maintien du recrutement par les bureaux de main-d'œuvre. Selon les grévistes, le chef du personnel avait promis de régulariser la situation avant l'expiration des contrats le 31 mai 2006 en vue du renouvellement des contrats pour d'autres chantiers à Djelfa, Illizi et Adrar. Mais le jour J, « ce responsable s'est tout simplement rétracté annonçant la prolongation des travaux à Hassi Messaoud ». Ce responsable était injoignable hier. Pour les travailleurs, ce revirement a été la goutte qui a fait déborder le vase ; et la décision d'entamer un débrayage mercredi dernier puis une grève de la faim depuis hier s'est vite imposée sans la remise d'une lettre de revendications, tel que stipulé par le code du travail ni l'avis de grève huit jours à l'avance. Ainsi, l'employeur a introduit une plainte en référé dénonçant l'illégitimité de la grève contraire à la loi 90/20 du 6 février 1990 et l'illégalité de l'occupation par les grévistes d'un atelier de travail sis à Irara, Hassi Messaoud. Vendredi devant le parquet de Hassi Messaoud, l'affaire a été jugée irrecevable par la juge chargée du dossier qui, s'étant rendu sur les lieux de la grève pour constat, a vite découvert qu'il s'agissait non pas d'un atelier de travail, mais d'une base de vie. Contacté, l'inspecteur de wilaya du travail a confirmé le dépôt d'un préavis de grève auprès de ses services à Hassi Messaoud, le samedi 3 juin, soit le même jour du déclenchement de celle-ci, ce qui est contraire à la réglementation, dira M. Bendib. Par ailleurs, les deux interventions effectuées par l'inspecteur du travail territorialement compétent pour dissuader les travailleurs ont été vaines, mais la médiation a abouti à un rendez-vous pour une séance de réconciliation. Celle-ci regroupera quatre représentants désignés par les travailleurs, ceux de l'inspection du travail ainsi que ceux de l'employeur. A signaler enfin que le chantier 1772 a été élu chantier de l'année avec un record de 1 000 000 d'heures travaillées sans incident.