Comme sa voisine Erraguene, ou encore celle de l'extrême est de la wilaya, Ghebala, la commune de Selma est caractérisé par son caractère répulsif qui a été, encore plus accentué, avec la détérioration de la situation sécuritaire durant les années 1990. Des 6 000 âmes au recensement général de la population et de l'habitat (Rgph) en 1977, il n'en restait que 920 en 2008. Plus encore, l'essentiel des la population est catégorisé dans les zones éparses. C'est dire l'étendue de la saignée démographique de cette région dont la classe de pente supérieure à 25% concerne 95% du territoire de la commune, avec une densité de seulement 7 habitants au km2. Sur la quarantaine de mechtas, plusieurs se sont vidées de leurs habitants. Il s'agit essentiellement des hameaux du nord et de l'ouest de la commune, sur les routes qui mènent vers El Aouana et Ziama Mansouriah. Cette zone très boisée a été envahie par les groupes terroristes dont certains résidus y campent toujours, rendant par ailleurs la circulation sur le CW137 entre Selma et El Aouana, quasi-impossible. En visite dans cette commune mercredi dernier, la wali de Jijel, Ali Bedrici, a écouté les préoccupations des citoyens et des élus, ayant trait à l'état des routes principalement le CW137A dans son tronçon reliant Texenna à Selma sur 22,5 km. Les autres attentions se sont portées sur le raccordement au gaz naturel – dont le réseau est arrivé à Texenna –, les prestations sanitaires, les aides pour l'habitat rural et des projets de développement rural intégré, initié par le ministère de l'Agriculture et du développement rural. Le nouveau pont ainsi que des ouvrages comme des dalots se trouvant sur ce chemin de wilaya sont achevés. Pour le pont, il reste à le raccorder au tronçon routier. Des travaux de traitement des glissements de terrain et des éboulements sont aussi en cours. Les travaux n'avancent pas au rythme souhaité pour permettre à ces populations d'évacuer la hantise des routes coupées durant l'hiver. Les difficultés rencontrées sur cette route, a fait dire à un jeune de Djenane Zetout, localité à l'est de Selma, qu'il est parfois préférable de rallier Aïn El Kebira, dans la wilaya de Sétif, via Erraguene que d'aller s'approvisionner à Jijel en passant par Texenna. C'est dire l'importance de la modernisation de cette route. Les premières mesures prises à l'issue de la visite du wali ont été le recrutement d'un médecin permanent par la direction de la santé, l'installation d'un fauteuil dentaire et l'acquisition d'une ambulance pour le centre de santé de la commune. Un accord a été conclu pour la réalisation de 100 unités d'habitat rural groupé entre Selma et Djenane Zetout, ainsi que l'octroi de 50 aides destinées à la réhabilitation de l'habitat rural. La commune a bénéficié de 20 millions de dinars pour encourager le retour des populations vers leurs localités d'origine. Le wali a instruit le directeur des travaux publics pour un suivi rigoureux des travaux de la route, dont l'achèvement est prévu dans un délai de 3 mois. Une première tranche de 20 millions de dinars a été allouée pour l'aménagement des accès et 10 autres millions de dinars pour la réalisation d'un réservoir de 500 m3. L'avenir de cette région avec la relance de l'agriculture, principalement l'élevage et l'arboriculture, l'exploitation de la richesse forestière, et pourquoi pas le tourisme de montagne, passe indéniablement par la modernisation des voies d'accès.