C'est sans surprise qu'Abdelkader Bensalah a été plébiscité, hier, par le 4e congrès du parti, comme secrétaire général du RND (Rassemblement national démocratique), en remplacement d'Ahmed Ouyahia, contraint, il y a une année, à quitter son poste. Le parti, né en 1997 dans un contexte d'insécurité généralisée pour remporter des législatives notoirement fraudées, peut désormais se consacrer au prochain rendez-vous électoral : l'élection présidentielle 2014. Avec le plébiscite d'Abdelkader Bensalah, le RND tourne la page de l'intérimaire imposé par le départ d'Ahmed Ouyahia, qui a eu droit néanmoins à une standing ovation de la part des congressistes. L'élection d'Abdelkader Bensalah permet ainsi au RND d'aborder sans la moindre gêne la prochaine consultation électorale, à savoir la présidentielle d'avril 2014. Le rendez-vous en question a été dans ce sens si présent dans le discours-fleuve prononcé par Bensalah à l'ouverture des travaux du 4e congrès du parti, en présence des représentants de la classe politique, notamment celle évoluant dans la sphère du pouvoir, à l'image d'Amar Ghoul de TAJ, d'Amara Benyounès du MPA, d'Amar Saïdani du FLN. Dans le rang des invités du RND, on peut citer Louisa Hanoune du PT, Abdelmadjid Sidi-Saïd de l'Ugta, ainsi que Mohamed Betchine, général à la retraite. Nouara Saadia Djaafar, en sa qualité de porte-parole du congrès, a indiqué, elle aussi, dans le point de presse organisé à l'occasion, la disponibilité du RND, comme appareil du pouvoir, à mener campagne en faveur du président Abdelaziz Bouteflika. «Le parti est disposé à mener une campagne électorale aux côtés du président Bouteflika et œuvre dans le sens de son soutien, pour valoriser les acquis qu'il a réalisés, notamment ceux liés au processus de développement national et aux réformes initiées dans tous les domaines», a-t-elle répondu à une question sur l'option du RND vis-à-vis de la présidentielle du printemps prochain. Les propos de la porte-parole du congrès corroboraient ceux d'Abdelkader Bensalah, qui rappelait auparavant que «le parti a été et sera toujours aux côtés du président Bouteflika, et sera pleinement disponible à poursuivre la marche qu'il a choisie et dans laquelle il s'est engagé depuis 1999 en se mettant à ses côtés». Avec la «stabilisation» du RND où se dégage, du moins formellement, une sorte de cohésion partisane, le pouvoir vient de s'assurer les faveurs de l'un de ses appareils en perspective de la prochaine présidentielle. Il ne serait pas faux de soutenir que la machine du RND tiendra mieux son rôle sur ce terrain, dans la mesure où le FLN, le premier parti du pays, n'arrive pas à retrouver sa cohésion, même après l'intronisation d'Amar Saïdani en tant secrétaire général, suivie par la désignation des membres du bureau politique. Il reste bien établi cependant qu'avec l'avènement de TAJ, du MPA, le régime s'est offert un bon collège de courtisans. En attendant que la précampagne s'accélère -éventuellement vers la mi-janvier 2014 avec des annonces officielles de candidatures-, le RND se déclare d'ores et déjà prêt pour la bataille. A. Y.