Les habitants du village Iguersafene (Idjeur), dans la daïra de Bouzeguène ont commémoré récemment les événements historiques du 4 décembre 1957. Ce jour-là, après avoir fixé l'ultimatum sommant les habitants d'évacuer leurs maisons, des bombardements ont été menés durant plusieurs heures par l'aviation coloniale entrainant la destruction quasi-totale du village. Ces bombardements décidés en signe de représailles contre le village dont la plupart des hommes valides ont rejoint le maquis, étaient ponctués par une expédition punitive contre les hommes et les femmes qui ont miraculeusement échappé au pilonnage. Le village qui comptait à cette époque quelque 800 habitants a tout donné pour la révolution. On parle d'environ 350 personnes entre combattants et moussebels qui avaient pris la voie de la lutte pour la liberté. Le même jour et alors que les flammes continuaient de consumer les maisons en ruines, 70 autres jeunes rejoignaient le maquis laissant mères, épouses et enfants dans le désarroi en ayant tout perdu. 66 jeunes et moins jeunes ont été faits prisonniers et aussitôt déportés vers la prison de Berrouaghia. Aujourd'hui, le village martyr a repris vie sur les traces même du village rasé pendant la guerre de libération. Le lourd tribut payé par le village pour la Révolution est de 99 martyrs. Dans la lignée des prouesses héroïques, les femmes du village ont également contribué au renforcement de la révolution à l'instar des deux moudjahida, les sœurs Amrane Zahra et Ouerdia qui deviendront soignantes des maquisards.Pour rendre hommage à ses martyrs, un monument a été érigé ainsi qu'un musée très fourni en archives historiques.