Pas moins de 85% des affaires judiciaires de commercialisation et de consommation de drogues ont trait aux psychotropes. C'est ce que révèle un pré-bilan du nombre des affaires traitées par la police et dont les chiffres, parce qu'elle agit en milieu essentiellement urbain, reflètent l'état de l'addiction aux drogues. Ces chiffres sont d'autant plus près de la réalité du terrain que le territoire de la wilaya de Témouchent n'est plus le passage obligé du trafic sur le kif, l'autoroute est-ouest ayant supplanté cette voie tout autant que la voie maritime qui s'est asséchée, comme en témoigne le nombre de saisies opérées par la gendarmerie, un nombre réduit à néant à travers la wilaya. De la sorte, les chiffres n'ont plus trait qu'à ce qui se consomme localement. Ainsi, il apparaît que la zetla a été coiffée au poteau par les psychotropes dans le hit parade de la consommation des drogues. En effet, 85% de 142 affaires traitées en 2013 ont concerné les psychotropes. Par ailleurs, une saisie de 1200 comprimés a impliqué 243 personnes dont 208 ont été aussitôt placées en mandat de dépôt par la justice. Mais fait remarquable, l'ecstasy, une amphétamine classée comme stupéfiant, est en train de supplanter les autres psychotropes bien qu'un comprimé coûte 320 DA et qu'il soit en conséquence le plus cher. C'est que les effets de ce puissant euphorisant apparaissent entre une ½ heure et une 1h et demie après son ingestion et durent de 2 à 7 heures selon la dose. Selon ce qu'ont révélé les enquêtes, la commercialisation et consommation des psychotropes ont été favorisées par deux causes concomitantes. D'abord pour ce qui est du transport, cette drogue est indétectable par les chiens renifleurs des brigades canines. Elle est en outre aisément transportable, de préférence par des femmes, généralement dissimulée sous les aisselles. Ensuite, tout comme pour le vin et les alcools dont la consommation a été supplantée par le kif en partie parce que celle de ce dernier n'est pas détectable par l'entourage, celle des psychotropes est davantage indécelable. En effet, à la longue, l'entourage social a appris à repérer un consommateur de kif à la dilation de la prunelle de ses yeux lorsqu'il est sous son effet, à ses bouts de doigts brunis et ses dents qui prennent une teinte particulière.