Dans la commune d'Ait Aissa Mimoun relevant de la daïra d'Ouaguenoun, à 20km au nord de Tizi Ouzou, des villageois vivent l'isolement, la précarité et le manque des commodités élémentaires de vie, telles que le gaz naturel, l'eau et les routes. Pour les villageois de ces bourgades perchées sur des collines escarpées, la raison de leur éloignement du chef-lieu ne peut constituer un motif pour les exclure du développement local. Une virée dans ces villages nous a permis de recueillir leurs préoccupations. Le village Tahanouts comptant 800 habitants est un cas parmi ces localités qui semblent être dans les oubliettes des pouvoirs publics. Said et Lounès, représentants de ce village indiqueront que le raccordement des foyers au réseau du gaz est l'une de leurs revendications majeures. Ils demandent en outre le revêtement des pistes de leur village. Quant à l'eau, c'est une denrée rare pour les familles. Elle n'arrive dans les foyers qu'une fois par semaine, à raison de quantités insignifiantes par rapport au besoin réel. De plus, l'eau provient des forages de Oued Sabaou, et non pas du barrage de Taksebt, ce qui aurait assuré des quantités suffisantes. A cela s'ajoute la corrosion du réseau AEP qui nécessite rénovation en vue de parer aux problèmes des fuites et ceux ayant trait à la santé des villageois. Des maladies risquent de surgir à partir des rejets des réseaux d'assainissement nécessitant des bassins de décantation. Ces rejets se déversent dans la nature et dans les cours d'eau des périphéries du village. La frange juvénile n'est pas non plus des plus loties. Le manque d'infrastructures d'accueil plonge ces jeunes dans l'incertitude et la mal-vie. Samir, jeune chômeur de 35ans, diplômé en éducation physique et sportive, livre ses impressions : «Je voulais créer un club sportif pour encadrer les jeunes désirant faire une activité sportive, mais le fait que notre village ne dispose pas d'un stade m'a découragé. Les autorités locales font la sourde oreille face à nos demandes. Pourtant, elles doivent encourager la création d'associations sportives, culturelles et sociales et elles doivent mettre les moyens pour leur fonctionnement», regrette-t-il, tout en réclamant la construction d'un foyer de jeunes et d'une aire de jeux. En effet, la seule structure existante se trouve loin du village ; une maison de jeunes non-équipée et presque abandonnée. Du reste, les citoyens de ce village réclament la fibre optique, le transport scolaire et le renforcement du réseau électrique pour régler le problème des chutes récurrentes du courant. Selon eux, les autorités locales ont été maintes fois saisies de leurs doléances mais en vain. Joint par téléphone, le président de l'APC Akli Chabane dira pour sa part qu' «un budget de 560 millions de centimes est inscrit au titre du PCD (plan communal de développement) pour le revêtement de l'aire de jeux du village Tahanouts. Concernant le gaz de ville, 4 entreprises sont retenues et vont lancer incessamment les travaux dans le village Akaoudj pour atteindre ensuite tous les autres villages de la commune». D'autres villages tels que Menâam, Akaoudj et Ighil Bouchene atteneant qu'ils soient raccordés au réseau du gaz naturel.