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Lutte contre le bayoud : comprendre le nuisible pour mieux l'éradiquer
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Publié dans El Watan le 08 - 01 - 2014

«Peut être Dieu a-t-il créé le désert pour que l'homme puisse se réjouir à la vue des palmiers» avait écrit Paulo Coelho dans son roman «l'alchimiste», néanmoins, selon des «biologistes» la désertification sonne la fin des réjouissances. Le coupable : un redoutable nuisible nommé « bayoud » et qui semble bien se réjouir de ces nourritures terrestres au risque d'en priver les mortels. Nadia BouguerOuda, auteur de plusieurs ouvrages sur le palmier dattier et les zones arides se pose, quant à elle des questions moins «existentielles», mais o combien «vitales». Visite au laboratoire régional des zones arides (LRZA) .
Il est de coutume de considérer les zones arides comme des zones où l'eau est un trésor rare et où la vie et minimaliste. L'insuffisance des précipitations, moins de 300 mm par an, induit un déficit considérable du développement des espèces végétales et animales. En Algérie, les régions les plus touchées par l'aridité sont celles du Sahara. Or, l'intelligence humaine a continuellement affronté l'inclémence de Dame nature qui impose des rudes conditions climatiques. Le génie humain est donc le rempart contre le fléau de la désertification. Le LRZA, sis à l'université d'Alger 1, est un laboratoire biologique actif depuis l'an 2000.
Nadia Bouguedoura, professeur en biologie végétale à la Faculté des sciences biologiques de l'USTHB et directrice du labo assure que les pratiques biologiques et biotechnologiques jouent un rôle fondamental dans la protection et la préservation des espèces végétales et animales vivant dans ces contrées inhospitalières. «En tant que chercheurs, nous travaillons sur les aspects biologiques du développement des plantes et des animaux des terres arides», explique la Pre Bouguedoura.
De nombreuses recherches sont menées par six équipes exerçant dans différents domaines de la biologie des zones arides (biotechnologie, biologie, faune et flore des environnements naturels et oasiens). Leurs objectifs sont multiples. Il s'agit d'abord de promouvoir la recherche pluridisciplinaire en zones arides ; comprendre les mécanismes d'adaptation et de résistance des organismes vivants dans des conditions extrêmes ; ainsi que l'élaboration de nouvelles stratégies de développement pour améliorer les conditions de vie des populations de ces régions et préserver ces dernières des conséquences de la désertification.
Palmier dattier, objet d'une recherche biologique
Le palmier dattier ou Phoenix dactylifera est considéré depuis des millénaires comme la plante reine la plus appréciée et cultivée par les populations des terres sèches. Aussi connu pour ses bienfaits et ses fruits, les dattes, le palmier dattier est en outre le symbole de la résistance par sa structure et ses caractéristiques uniques. Il affronte victorieusement les aléas du climat désertique. Il est clair aussi que cette plante suscite un intérêt écologique, économique et social crucial pour les régions sahariennes. Le développement de la phoeniciculture ou culture du palmier dattier en Algérie permet de lutter contre l'insécurité alimentaire étant donné qu'elle constitue la ressource principale des habitants des régions sahariennes.
Au-delà des bienfaits que procure le palmier, que ce soit pour l'organisation sociale des habitants de ces régions ou pour l'activité économique du pays, cette plante a fait l'objet de plusieurs travaux de recherche dirigés par la Pre Bouguedoura, spécialiste justement du palmier dattier. «Les travaux de recherches sur la biologie du palmier dattier ont pris de l'importance à partir des années1970 autour de la problématique du ‘‘Bayoud'', une maladie qui attaque la plante menant parfois à sa destruction», déclare-t-elle.
Si des recherches ont été jadis effectuées sur le palmier, pourquoi nos chercheurs persistent-ils à l'étudier d'aussi près ? La Pre Bouguedoura nous explique clairement et sans détour qu'auparavant les connaissances sur le palmier étaient étroites. «On connaissait le palmier dattier pour ses bienfaits écologiques et nutritifs. Or, on ignorait comment il fonctionnait et comment la maladie du Bayoud attaquait le palmier», explique-t-elle. Depuis, l'approche biotechnologique a été de mise pour étudier profondément la plante. Elle est consolidée par la réalisation de multiples travaux sur les spécificités biologiques du palmier dattier, à l'instar des deux doctorats de la directrice du LRZA portant sur les ressources génétiques et le développement du palmier dattier.
Biotechnologie, une méthode de lutte contre le Bayoud
Le Bayoud, connu sous le nom de Fusariose Vasculaire, est une maladie causée par un champignon entraînant le dépérissement du palmier dattier. Ce mal peut provoquer l'appauvrissement de la phoeniciculture, voire même une désertification plus grave des régions sahariennes. Pour prévenir ce drame, les chercheurs du LRZA ont réussi à mettre en évidence trois notions-clés en matière d'amélioration et de conservation de cette plante par l'application de techniques biologiques modernes. Ces procédés comprennent la multiplication du palmier, la production de protoplastes (fusion de deux variétés différentes), et la caractérisation des cultivars (plantes obtenues en culture) du palmier dattier.
La première technique : la multiplication des variétés est réalisée par la culture in vitro, appelée aussi l'embryogenèse somatique. C'est une forme de multiplication végétative permettant la production d'un nombre illimité d'embryons somatiques à partir d'un rejet. «Nous avons fait la découverte de variétés rares du palmier résistantes à la maladie du Bayoud, et il fallait les multiplier. Cependant, la multiplication traditionnelle ne permettait pas d'aller rapidement ; ainsi, il fallait introduire la biotechnologie pour procéder à la multiplication», indique la Pre Bouguedoura. Elle ajoute qu'au moyen de cette technique biotechnologique, quelques variétés ont bien été multipliées.
La deuxième technique : la production de protoplastes, ou la fusion des variétés. «Notre équipe a mis au point la technique de production de protoplastes (cellules dépourvues de paroi) à partir d'une variété résistante au Bayoud et d'une autre sensible mais de bonne qualité dattière telle que Deglet Nour», précise la directrice. Cette technique permet la fusion de ces deux types de protoplastes afin d'obtenir des hybrides de dattes qui allient à la fois la qualité dattière et la résistance au Bayoud. Cela a pris huit années de recherche. «Nous sommes les seuls au monde à avoir mis au point la technique chez une famille de plantes très difficiles que sont les palmiers», s'enthousiasme la professeure. Troisième technique : la caractérisation des cultivars du palmier dattier. Celle-ci constitue une analyse biochimique qui se sert des marqueurs moléculaires. Ces derniers sont utilisés pour étudier la diversité génétique du palmier dattier. «Nous pouvons connaître grâce à cette technique la variété du palmier à partir d'une feuille du rejet, sans attendre que la plante donne des fleurs, puis des dattes», explique-t-elle.
Enfin, on peut conclure que la biotechnologie au service de la flore du Sud algérien en général et du palmier dattier en particulier marche à grands pas. C'est d'ailleurs l'un des rares moyens d'arrêter le tsunami de la désertification. D'autre part, le LRZA travaille sur les plantes médicinales dans la région du Hoggar qui sont douées de propriétés thérapeutiques, utilisées comme source principale de médicaments, ainsi que quelques animaux tel le dromadaire. Espérons que les efforts du laboratoire LRZA dans les années à venir réaliseront cet exploit titanesque et feront profiter les générations futures de la beauté de la flore et de la faune de notre grand Sud algérien.


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