Notre football national semble se complaire dans deux dates repères. La première, c'était en 1958 lorsque l'équipe du FLN a été mise en place, la seconde lorsque nous avons battu la formation allemande en 1982 à Gijon pour le compte du Mondial espagnol. Sinon, avant et après ce n'est qu'une succession de déceptions, d'humiliations et de promesses non tenues. Plusieurs responsables se sont succédé entre temps pour miroiter des lendemains qui, en fin de compte, se sont avérés des paroles en l'air lancées beaucoup plus pour épater la galerie. On a battu l'Allemagne, mais on a rien fait par la suite si ce n'est de célébrer l'événement à chaque mois de juin et de faire de cette composante des héros devant la postérité au point où plus de deux décennies après l'événement l'on s'arrange toujours pour organiser un match gala où l'équipe de 1982 est conviée. Tellement galvaudée cette manière de faire que les héros de Gijon ont déserté l'histoire, laissant les pique-assiettes meubler une équipe pour les besoins des commémorations. L'argent qui a dénaturé la discipline C'est navrant, mais c'est cela la vérité ! C'est la vérité d'un football qui sera absent du Mondial allemand, absent depuis vingt ans d'une compétition de grande envergure pour se complaire dans la médiocrité, au point où même au niveau continental il ne trouvera plus de place. Le football national se renferme alors sur lui-même et laissera libre cours aux intérêts sordides de certains dirigeants qui vont totalement clochardiser une discipline qui ne mérite nullement ce sort. En l'espace de quelques saisons, le footballeur tout à fait moyen dans un championnat insipide se négocie à coups de millions. L'argent fait son apparition dans une discipline en plein déclin, ce qui a pour effet immédiat de propulser faussement vers les cimes une catégorie de footballeurs tout juste à même d'animer des matches d'interquartiers. A partir de ces nombreux faux, la vérité est tout bonnement camouflée et tout un chacun continuait de mentir jusqu'au jour où notre football s'est fait ballotté par le Kenya, le Gabon, le Mali qui ont pris du galon parce que ces sélections ont mis la tête dans le travail et non dans les tiroirs-caisses. Depuis deux décennies l'on ne cesse du côté de Dely Ibrahim de parler de relève, de formation, de prospection. Mais que retrouve-t-on aujourd'hui au sein des effectifs de la plupart de nos équipes. Des joueurs ayant allégrement dépassé la trentaine qui font la pluie et le beau temps et s'affichent en haut du tableau des différents mercato. Les déperditions, il y en a eu à la pelle. Il est certain que les jeunots qui ont remporté hier le tournoi de Castiglione en Italie seront soit mis aux oubliettes, soit, si jamais un joueur sort du lot plus que les autres, pris en otages par des présidents de clubs qui en feront l'objet de surenchères. Des attitudes longtemps dénoncées mais qui semblent avoir la peau dure. Réformes, refondations, assises, conférences, etc. Autant de rendez-vous pour relancer le discipline, plus rien ne pourra venir en aide à ce football malade. Alors, pour clore le tout, on vient de mettre à la tête de notre football un entraîneur inconnu dans les milieux footballistiques, mais que la fédération veut nous faire croire qu'il est le sauveur. Comme la politique du caméléon n'est plus à présenter, certains de nos techniciens, qui juraient sur tous les toits qu'il ne faut pas rappeler des entraîneurs étrangers de moindre niveau que les nationaux, se sont ralliés à la politique de la fédération au détour de promotions somme toute banales dans l'état actuel de la discipline.L'avenir n'est, pour ainsi dire, pas tout à fait garanti, car si nous manquions d'un entraîneur, aujourd'hui se pose le problème de joueurs. Faut-il ramener des footballeurs étrangers pour revêtir le maillot national, comme l'ont fait certains pays ? Une interrogation à méditer. Entre temps, l'on se contentera de se rappeler au bon vieux temps où notre football a terrassé l'ogre allemand. Ne dit-on pas que les plus beaux voyages sont ceux que l'on fait dans les rêves. Alors rêvons !