Batigec, l'entreprise réalisatrice, est montrée du doigt en raison du retard dans la livraison du projet lancé en 2008. Les souscripteurs aux logements LSP 2687 logements Boudjemaâ Temim, à Draria, sont satisfaits. Le chantier de logements devrait être repris à la faveur d'un contrat signé par Batigec avec des entreprises turques, a-t-on appris auprès des bénéficiaires, dont des représentants avaient été reçus, hier, par le secrétaire général de la wilaya, Djemal Eddine Berrimi. «Le conseiller du wali, qui était là avec le SG, nous a promis que les travaux vont reprendre dans un délai n'excédant pas vingt jours. La wilaya a mis la pression sur la société pour la reprise totale du chantier. Le conseiller nous a affirmé que l'administration suit de près le lancement des travaux», nous a indiqué un représentant des attributaires, reçu à la suite d'un énième rassemblement tenu devant le siège de la wilaya. «Une équipe composée du conseil et du représentant des protestataires devrait se déplacer sur le chantier lundi prochain, pour superviser les travaux d'installation des Turcs», précise-t-il. Les bénéficiaires de logements de Draria sont issus de 7 communes (Bouzaréah, El Biar, Ben Aknoun, Sidi M'hamed, El Mouradia, Bab El Oued et Oued Koreïch). Les travaux lancés en 2008 se sont brusquement arrêtés depuis plusieurs mois. Pourtant, l'entreprise publique Batigec, maître de l'œuvre, ne manquait pas de ressources. Un premier versement de 80 millions de centimes a été payé en juin 2008, suivi d'un deuxième en 2010. «La société avait les ressources pour lancer le chantier et le livrer dans les délais contractuels. Elle a même cédé 500 locaux du même site de Draria pour un montant, nous a-t-on assuré, de 7 milliards de centimes. Le promoteur ne nous a laissé qu'un délai de 8 jours pour le faire sous peine d'être exclus. Les gens n'ont reçu leur décision d'affectation que 24 mois plus tard», ont indiqué les attributaires indignés par les nombreuses démarches (fonds de garantie (FGCMPI, entreprise Batigec de Oued Smar, etc.). Le chantier a été relancé en septembre 2010, puis mis à l'arrêter quelques mois après. Quinze carcasses seulement sur les 93 immeubles que devait compter le site sont sorties de terre. Les attributaires avaient reçu la promesse que le projet allait être livré en juin 2013. Il n'en a rien été. L'entreprise continuait à se «dérober» et à parler de problèmes techniques survenus après le démarrage des travaux. «Un contrat signé avec Batigec stipule que la livraison se fera au plus tard fin 2013. L'entrepreneur s'est tout le temps dérobé en mentionnant dans un PV signé avec le SG de la wilaya des problèmes liés à la déviation d'une ligne électrique MT à réaliser en souterrain. Il a parlé aussi de la déviation d'un collecteur ou même le renforcement de la main-d'œuvre. Il oublie qu'il nous a assurés que tous ces problèmes avaient été réglés en 2010 et que 1000 logements (le PV signé par le SG et Batigec faisant foi) devraient être livrés avant la fin de l'année 2013», signalent des protestataires. Batigec est montrée du doigt dans plusieurs projets à Alger. Selon le quotidien El Khabar, les pouvoirs publics auraient attribué à cette société la réalisation de 5600 logements de type LSP. Plusieurs mises en demeure lui avaient été par la suite adressées (692 logements à Réghaïa, 250 à Beni Messous, 109 à Draria, etc.) sans la faire infléchir. Plus étonnant, l'entreprise aurait même bénéficié dernièrement d'un nouveau projet à Bordj El Bahri (380).