Cette grotte donnant sur un lac souterrain intéresse de jeunes scientifiques, et c'est tant mieux. Une importante expédition scientifique, formée de trois associations, est à pied d'œuvre, depuis vendredi et pour deux jours, sur le site du lac souterrain de Bir Ben Osman, à Hammam Debagh, commune située à une vingtaine de kilomètres à l'est de Guelma. Il s'agit des associations ADAM (association pour le développent durable et l'écologie militante) de Oum El Bouaghi, l'association de spéléologie et sports de Montagne de la wilaya de Béjaia (ASSMB), le laboratoire Ecostaq (laboratoire d'écologie des systèmes terrestre et aquatique de l'université Badji Mokhtar de Annaba et à leur tête le doctorant Amine Bendjeddou. En tout, c'est une cinquantaine de jeunes, guidés dans leur expédition souterraine par le plongeur Emir Berkane de Aïn Beida, qui ont pour mission d'installer des supports métalliques, dans les méandres et cavités de l'immense grotte souterraine de Bir Ben Osman, à trente mètres sous terre. Cette installation, nous dit-on, devra accueillir des caméras fixées sur les parois, dont une flottante. A ce sujet, Amine Bendjeddou nous révèle : «Nous avons découvert une importe colonie de chauves-souris lors d'une première visite il y a quelques jours. Je l'estime à 300 individus au moins. Il existe également, au premier constat, trois espèces distinctes ; cette installation nous permettra d'étudier les chauves-souris sans avoir à les déranger dans leur habitat naturel.» Dans ce contexte Amine Bendjeddou, alias «Batman» comme le surnomment ses collègues, émet le voeu de voir l'entrée de la grotte de Bir Osman fermée, non seulement parce que le lieu a été, durant des années, pollué par les riverains et visiteurs indélicats, mais aussi parce que la faune est résolument menacée. Lors de cette expédition, il est également question d'effectuer des prélèvements d'eau de cet important lac souterrain de la région. Notons enfin que c'est la deuxième plus importante exploration et étude du lieu après celles effectuées, par une expédition tuniso-algéro-française de plongeurs et spéléologues à la mi-novembre 2011 qui avait, rappelons-le, découvert plusieurs galeries. A cette époque, des décisions locales avaient été prises pour faire de Bir Ben Osman une grotte et un lac souterrain protégés. Mais rien, à ce jour, n'a été fait, pis encore, la situation va en ce dégradant.