Des commerces à forte nuisance, comme des stations-lavage, des ateliers de mécanique, ou carrément des petites fabriques, sont hasardeusement implantés au cœur des quartiers résidentiels. Des commerces du chef lieu de la wilaya, implantés «anarchiquement» dans des quartiers résidentiels, causent des nuisances sonores et autres désagréments qui sont d'un grand outrage pour les riverains. C'est ce qui a fait réagir la semaine dernière les habitants du quartier Boukhiama, dans la ville de Béjaïa, qui ont observé un rassemblement devant le siège de l'APC dans le but d'attirer l'attention des autorités sur un particulier, détenteur d'une station de lavage-graissage, au beau milieu de leur paisible quartier. Comme ce quartier précis, c'est presque la totalité des quartiers du chef lieu qui souffrent du même problème. Des commerces à forte nuisance, comme des stations-lavage, des ateliers de mécanique, ou carrément des petites fabriques, sont hasardeusement implantés au cœur des quartiers résidentiels, au grand mépris des normes urbanistiques et du respect du voisinage. Les protestataires font état de multiples désagréments, en mettant l'accent particulièrement sur les nuisances sonores, largement supérieures aux normes autorisées. Pourtant un décret, paru en 1993 réglementant les activités générant des bruits, existe. «Il y a lieu de signaler que les sons produits par les machines utilisées, notamment le karcher et le compresseur, sont dix fois supérieurs au niveau sonore admis dans les zones d'habitation et dans les voies et lieux publics», a-t-on dénoncé. Les protestataires pointent du doigt les autorités qui «ne font rien pour remédier à cette situation». Cela d'abord parce que les doléances fusent des quatre coins de la ville, notamment auprès de l'APC, de la daïra et de la direction de l'environnement, sauf que «rien n'est entrepris pour mettre fin aux souffrances des habitants», d'après les habitants de Boukhiama. Puis, malgré les doléances et l'évidence de la situation «intenable» que génère un tel désordre, aussi bien pour les habitants que pour l'aspect visuel qu'offrent les quartiers, les autorités ne semblent pas retenir la leçon et continuent de délivrer des autorisations d'exploitation dans les mêmes circonstances, comme c'est le cas pour les stations de lavage. «Comment de telles activités aussi nocives et aussi nuisibles arrivent-elles à décrocher toutes ces autorisations indispensables à leur mise en service ?», s'interrogent les protestataires, organisés en coordination des victimes des nuisances sonores de la commune de Béjaïa, tout en exigeant une commission d'enquête pour situer les responsabilités. En marge du rassemblement, des personnes ont été désignées pour être reçues par l'intérimaire du P/APC, M. Djabali. Joint par téléphone, celui-ci nous informera qu'il s'est accordé avec ses interlocuteurs «pour dépêcher en urgence une commission de terrain qui effectuera des tests afin de déterminer s'il y a nuisance ou pas». Ces tests incluent l'étude de l'impact environnemental de l'activité en question et comptent dans la procédure d'attribution des autorisations, selon le responsable.