Photo : Sahel De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La ville d'Oran a beaucoup perdu de son aura au fil des années. Elle souffre de l'incurie de ses élus locaux, de l'incapacité de ses responsables et de leur désinvolture dans la gestion des affaires locales. Le tissu urbain s'est tellement agrandi et enchevêtré qu'il est pratiquement impossible, aujourd'hui, de le gérer de manière appropriée. L'énorme déséquilibre et l'inadéquation de la démarche des pouvoirs publics locaux ont engendré un retard considérable dans la gestion des affaires courantes de la cité. Du coup, la réglementation et les dispositions légales sont foulées aux pieds par les sujets de la cité au su et au vu de tous les responsables et des autorités locales. A Oran, chacun refait le trottoir selon ses goûts Il n'existe aucune réglementation observée ou appliquée, aujourd'hui, par les différentes activités présentes dans le tissu urbain de la ville. Les commerces ouvrent à leur guise et lavent le trottoir à 11 heures du matin avec tout ce que cela représente comme désagréments. Les horaires d'ouverture et de fermeture des commerces et des magasins ne sont plus réglementés comme dans les années 1970. Chacun ouvre et ferme comme bon lui semble, sans aucune contrainte administrative ou autre. Dans la ville, les étals débordent et dépassent les commerces, encombrant les trottoirs et les ruelles. Malgré les mises en demeure et autres mesures coercitives, souvent, non soutenues, les dépassements et l'anarchie qui caractérisent la ville sont insoutenables. Chacun peut faire ce qu'il veut en toute impunité. Les passants et autres usagers restent exposés à tous les malheurs et à tous les risques du fait de cette inconscience des commerçants et de l'incapacité des responsables locaux à faire régner l'ordre et la loi. Cela sans compter les détritus et la pollution importante engendrée par ces commerces dans la plupart des quartiers de la ville, au détriment de la santé, du bien-être et du cadre de vie des citoyens. La place Casablanca, un lieu mythique détérioré par l'incivisme et le laxisme Rares sont les personnes qui connaissent l'histoire et l'existence même de la place Casablanca. Située non loin du siège du Trésor de Sidi El Hasni, cette place emblématique a beaucoup souffert de l'incivisme et de l'incurie locale. Progressivement et face à la passivité des services concernés, des commerces se sont constitués tout autour, se greffant sur le décor local. Deux ateliers de mécanique auto ont complètement détérioré le décor. La place est dotée d'un petit jardin verdâtre, jadis, destinée aux familles et à leurs enfants. Aujourd'hui, elle est cernée par des transporteurs sauvages desservant les localités de Boutlélis et de Misserghine. Ces derniers ont altéré cette place avec leurs manœuvres automobiles et autres réparations mécaniques laissant des taches d'huile noirâtres et autres graissages à outrance. Parallèlement, des activités de commerce de gros ont vite pris place dans cette partie du quartier, Albert 1er, provoquant d'abord des désagréments sonores avec l'accroissement de la circulation, notamment des semi-remorques qui manœuvrent en pleine nuit et même tôt le matin, souvent durant toute la journée. A voir ces activités proliférer et prospérer de cette manière, on serait tenté de croire que ce quartier bénéficie d'une certaine protection ou qu'il n'est pas contrôlé par les pouvoirs publics. Un canton à part, en somme. Un quartier de grossistes en produits alimentaires et d'autres se côtoient sans la moindre inquiétude des services concernés. Des commerces incommodes agréés en plein tissu urbain Elles sont nombreuses les stations de lavage et de graissage qui ont fleuri et continuent de fleurir dans la ville. Les enquêtes commodo et incommodo sont pratiquement bâclées pour des raisons évidentes, donnant lieu à de véritables fléaux urbains dévastateurs. Pourtant, ces commerces, dont les nuisances sont avérées et largement connues, sont soumises à plusieurs autorisations, dont celles de l'environnement, de la Sonelgaz, de la santé et autres. La santé des riverains en pâtit et leurs doléances et plaintes sont souvent mises au tiroir. La pollution et les nuisances enregistrées par les services concernés ont amené à la fermeture de 4 stations de lavage pour des raisons diverses. Des mises en demeure et des avis de conformité sont également délivrés aux commerces et autres activités commerciales dont les nuisances sont évidentes. En attendant, la ville se cherche toujours un statut qu'elle ne saurait trouver en l'état actuel de la gestion des responsables locaux.