Le secrétaire général du FLN et chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem ne semble pas partager les propos tenus par Amar Saâdani, président de l'APN, sur le pouvoir occulte dénoncé dans une interview à El Khabar. Interrogé jeudi à l'occasion d'une conférence de presse, animée au terme de la réunion de l'instance exécutive de son parti, Belkhadem, souriant mais sérieux, a répliqué par cette phrase : « Je ne vous ai rien dit ! Est-ce clair ? » La réponse du patron du FLN se démarque des déclarations de Amar Saâdani qui a motivé la révision de la Constitution par le souci de « lutter contre le pouvoir occulte » qu'il n'a pas identifié. Belkhadem, lui, a réitéré, à chaque fois, que la révision de la Constitution est justifiée par « la nécessité de trancher la nature du régime politique algérien ». M. Saâdani qui était assis juste en face de lui ne semblait pas avoir saisi la subtilité de son SG. En revanche, Belkhadem a confirmé que le départ d'Ouyahia de la direction du gouvernement n'a pas été revendiqué par le FLN. « Ni moi ni mon parti, le FLN, n'avons revendiqué le départ de Si Ahmed Ouyahia », a précisé le conférencier. Un aveu qui va dans le sens des propos tenus par Saâdani à El Khabar selon qui « Ouyahia avait des problèmes avec le président et non pas avec le FLN ». Abdelaziz Belkhadem paraît être l'homme parfait pour mener à bon port la révision de la Constitution. C'est d'ailleurs le principal objet de la conférence de presse de jeudi où il a informé les journalistes que son parti a pratiquement ficelé le projet qu'il transmettra entre « le 17 et 22 de ce mois » à Bouteflika. Mais auparavant, l'instance exécutive du FLN devra apporter les ultimes retouches à la mouture finale jeudi prochain. Sur un autre plan, le parti de Belkhadem planche sur une révision des codes communal et de wilaya. Le modes de désignation des exécutifs, les prérogatives des instances de délibération, le rôle des partis politiques, les relations entre les partis et l'administration sont autant de chantiers sur lesquels le Front compte réfléchir. Belkhadem affirme que son parti fera des propositions sur un nouveau découpage administratif. Ce projet n'aboutira pas cependant avant « la rentrée sociale prochaine », en ce sens que la session du printemps du Parlement s'achève en juillet. Interrogé sur les raisons des propositions du FLN de réformer les codes communal et de wilaya alors que deux projets ficelés sommeillent dans les tiroirs du ministère de l'Intérieur, Abdelaziz Belkhadem, un peu gêné, concédera ceci : « On examinera les deux copies et on prendra la meilleure ! » S'agissant de l'augmentation des salaires promise juste après sa prise de fonctions, Belkhadem estime que « c'est une vieille revendication qui sera tranchée par la tripartite », sans pour autant avancer une date. Il affirme dans ce contexte que son parti a déjà reçu trois propositions de travail sur les augmentations des salaires qui « seront étudiées et soumises au gouvernement ». Sur un autre plan, Abdelaziz Belkhadem a laissé entendre qu'il restera à la tête du gouvernement au moins jusqu'à la tenue des élections législatives et locales. « Je m'engage à organiser des élections honnêtes et le FLN sera partie prenante de toutes les structures de contrôle que les partis voudraient mettre en place pour surveiller le scrutin. » Que reste-t-il de l'Alliance présidentielle ? Mi sérieux, mi amusé, Belkhadem lance laconiquement qu'« elle ne se porte pas plus mal qu'avant ».