Le FLN a officiellement 136 députés. Mais politiquement, il en a 157 », déclare Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, dans une conférence de presse animée hier à Alger. La différence entre le nombre officiel et le chiffre politique est de 21 sièges. D'où viennent-ils ? Ces sièges représentent les députés indépendants qui ont rallié les rangs du FLN. « Quatorze d'entre eux ont déjà formulé leur demande écrite d'intégrer le parti et les 7 autres le feront dans les jours à venir », précise M. Belkhadem qui ne trouve aucun inconvénient qu'un député élu sous une liste indépendante se mette sous la coupe d'une formation politique. Ils sont libres d'intégrer n'importe quel parti politique », insiste-t-il. Le secrétaire général du vieux parti ne cache pas sa satisfaction quant à cette « démarche politique » des indépendants, lui qui n'a cessé pourtant de dénoncer ce qu'il appelle « le tourisme politique » ou encore « l'émigration politique ». Allusion faite bien sûr à ceux qui changent de partis comme ils changent de chemises. Il rappelle à l'occasion que son parti demeure la « première force politique » même sans la majorité absolue au sein de la future Assemblée populaire nationale. De ce fait, M. Belkhadem se dit sûr que « la grande part » du nouveau gouvernement reviendra à son parti. Autrement dit, le FLN aura autant de ministres que ce qu'il a dans l'actuel gouvernement, qui, selon le conférencier, « présentera sa démission cette semaine ». Le nouveau gouvernement, indique-t-il, sera installé juste après la démission de l'équipe actuelle. Démission qui devrait être présentée, selon toute vraisemblance, jeudi prochain, après l'investiture de la nouvelle APN. Cette même APN devrait être installée aujourd'hui, conformément à l'article 113 de la Constitution qui stipule que « la législature débute de plein droit le dixième jour suivant la date d'élection de l'Assemblée populaire nationale, sous la présence de son doyen d'âge assisté des deux députés les plus jeunes ». M. Belkhadem a une autre explication. Pour lui, il n'y a « aucune violation de la Constitution », considérant que l'APN a été officiellement élue le jour où il y a eu proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Soit le 21 mai. « De ce jour au 31, ça fait exactement 10 jours », souligne-t-il. Après avoir regroupé hier ses députés, le FLN, affirme M. Belkhadem, poursuivra la préparation de l'investiture de l'APN en se réunissant aujourd'hui avec ses deux autres alliés de l'Alliance présidentielle, à savoir le RND et le MSP. Le chef en second du FLN refuse de dévoiler l'ordre du jour. Mais il est clair que les trois partis discuteront aussi de la présidence de l'Assemblée. Le choix a été déjà fait au FLN. En le confirmant, M. Belkhadem s'interdit de l'annoncer prématurément. Le SG du FLN évoque, par ailleurs, les nouvelles priorités du FLN. Il commence par réaffirmer que le projet de la révision de la Constitution est toujours maintenu. Sans donner une date précise, le numéro deux du FLN promet de faire aboutir ce projet. Comme il annonce aussi que la première mouture sur la révision de la loi électorale passera durant la session parlementaire qui s'ouvrira à partir de jeudi prochain. D'après lui, la nouvelle loi électorale exigera un certain nombre de garanties aux candidats aux élections, qu'elles soient législatives ou locales. Enfin, M. Belkhadem se déclare en faveur de l'élargissement de l'Alliance présidentielle. Mais il souligne que cela ne pourra se faire que par un accord global des trois formations composant cette coalition présidentielle.