Skikda a vécu une semaine particulière, ponctuée par plusieurs manifestations ayant concerné l'ensemble du territoire de la wilaya. La plus importante et certainement la plus «expressive» a eu lieu, dimanche dernier, au niveau de la commune de Ben Azzouz, à l'est de Skikda. Dans cette localité, des habitants de l'agglomération de Boumaiza se sont déplacés au chef-lieu de leur commune pour cadenasser le siège de l'APC en signe de solidarité avec leurs voisins. Ces derniers qui cultivent un lopin de terre depuis les années 1960, se sont vus signifier, officiellement, qu'une partie de cette parcelle appartiendra désormais à un investisseur qui en a bénéficié dans le cadre des concessions agricoles. Les manifestants estiment que les pouvoirs publics, avant d'attribuer à titre de concession ces terres qui nourrissent une soixantaine de personnes, auraient d'abord dû privilégier ceux qui ont de tout temps exploité ces espaces. Une revendication largement partagée par l'ensemble des agriculteurs de la daïra de Ben Azzouz qui vivent, depuis deux mois, au rythme des nouvelles d'éventuels retours des concessionnaires. Dans la commune de Hammadi Krouma, à moins de 10 km de Skikda, ce sont les habitants de l'agglomération Barrot qui ont investi, dans la matinée, le chemin de wilaya n°12, reliant Skikda à la station balnéaire Ben M'hidi, pour y dresser des barricades. Ils ont tenu à dénoncer «les lenteurs enregistrées dans la réhabilitation du tronçon routier menant à leur localité», en dépit des promesses faites depuis des lustres. Dans le même registre et un peu plus à l'ouest de Skikda, ce sont les parents des élèves fréquentant l'école primaire Youcef Hamrouche, à Boushaba, dans la commune de Aïn Kechra, qui se sont déplacés à l'établissement scolaire pour bloquer le portail et empêcher le personnel enseignant et les élèves d'y accéder. Selon des sources locales, les parents ont tenu, à travers leur acte, à dénoncer «les conditions difficiles» dans lesquelles est scolarisée leur progéniture. Ils ont cité, à titre d'exemple, l'absence de chauffage et de gardiennage ainsi que la qualité, jugée médiocre, des repas de la cantine scolaire. Plus récemment encore, les habitants des agglomérations de Guerbès et Lakhyadra, dans la commune de Djendel, se sont, eux aussi, déplacés au chef-lieu de leur commune pour fermer le siège de l'APC. Deux jours durant -lundi et mardi-, les habitants des deux agglomérations ont joint leurs colères pour dénoncer les conditions difficiles qu'ils endurent depuis des années. Ils ont essentiellement dénoncé l'absence d'éclairage public et l'état des routes. Ils ont également demandé à ce qu'on leur accorde plus de quotas de logements ruraux.