Les éléments de la garde communale ayant intégré les rangs de l'Armée nationale populaire (ANP) à la suite de la dissolution de ce corps paramilitaire, il y a de cela deux ans, réclament leurs droits. Ils sont quelque 9676 éléments recrutés à titre de contractuels au niveau des unités de l'armée, qui exigent l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Deux ans après avoir intégré les rangs de l'armée, leur situation reste inchangée, ont précisé des contractuels venus hier à notre rédaction régionale de Bouira. Ils dénoncent le mutisme des autorités concernées. «On a été exploités durant des années sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, maintenant par le ministère de la Défense. Aucun article du décret présidentiel n°11-265 du Journal officiel du 2 août 2011 n'a été appliqué», dénonce Abdelkader Diff, coordinateur national des gardes communaux contractuels ayant signé avec l'ANP. Le même représentant précise que les promesses d'avantages et autres droits en cas d'intégration des rangs de l'ANP n'ont pas été tenues par les pouvoirs publics. «Malheureusement, nous sommes de nouveau exploités. On n'a ni statut ni même une tenue de combat. Nous travaillons 24h/24, alors qu'on a signé pour 8 heures par jour.» Les contractuels ayant été mis en retraite sont également dans une situation délicate, précise-t-on. Aucun retraité, à en croire nos interlocuteurs, n'a reçu sa pension depuis plus de 4 mois. D'autres avantages mentionnés dans le décret présidentiel, dont nous détenons une copie, n'ont pas été tenus, ni encore respectés, a précisé M. Diff, qui a souligné que l'accès aux soins au niveau des hôpitaux militaires à l'instar de l'hôpital de Aïn Naâdja à Alger est toujours impossible. «La priorité aux soins dans les hôpitaux militaires n'est qu'un leurre. On n'a aucun droit d'accès à ces structures, car nous n'avons aucun statut. Nous n'avons pas les moyens d'aller nous faire soigner dans les cliniques privées», déplorent-ils.