Les statistiques présentées lors de la 2e Journée médicochirurgicale du Syndicat national des praticiens spécialisés de la santé publique (SNPSSP), organisée lundi dernier à Tizi Ouzou, indiquent que les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont en nette recrudescence dans notre pays : 60 nouveaux cas ont été recensés en 1980 au sein d'une population de 100 000 habitants, alors qu'en 2005, ce taux a atteint 200 nouveaux cas pour la même population. Par ailleurs, près de 95% des AVC affectent une population dont l'âge dépasse les 45 ans, a indiqué le docteur Chikhaoui, spécialiste au service réanimation du CHU de Tizi Ouzou. Ce type d'affections survient fréquemment (avec une incidence de 2/1000 âmes), précise ce médecin spécialiste en présentant une étude faite au sein de son service étalée sur deux ans (2004 à 2006). Une soixantaine de patients a été ciblée (33 femmes et 27 hommes), dont 52 malades âgés de plus de 45 ans. Le docteur Chikhaoui affirme avoir « retrouvé des complications, notamment la survenue d'œdème cérébral massif, chez 24 patients. Alors que 23 patients sur la soixantaine sont décédés, mais 27 autres ont connu une bonne évolution de leur maladie ». L'analyse des facteurs de risques chez ces patients a révélé l'existence de l'hypertension artérielle (HTA) et le diabète chez 68% et 63% des malades, respectivement. Officiant au service des urgences du CHU de Tizi Ouzou, le docteur Tebiche a, lui aussi, retrouvé ces mêmes facteurs de risques « en plus de cardiopathies emboliques, du tabac et de l'alcool ». Analysant « les consultations pour AVC admis au PU de CHU de Tizi Ouzou », de 2001 à 2004 et sur les 295 cas rencontrés tout au long de cette étude, ce spécialiste a noté, en sus de sa fréquence, que l'AVC est la première cause de décès, posant par là le problème de dépistage. Les données récoltées indiquent que l'âge des patients varie entre 40 et 79 ans avec un pic entre 70 et 79 ans et les femmes semblent plus touchées que les hommes. Les AVC hémorragiques représentent 77% des cas avec une grande fréquence chez le sexe féminin. Chiffrant les facteurs de risque, le docteur Tebiche a noté que l'HTA existe dans 85% des AVC, alors que le diabète l'est dans 17% des cas. Tous les praticiens, ayant pris part à cette journée d'étude, ont présenté les AVC « comme un problème de santé publique ». « La prévention est possible avec des contrôles et la prise en charge des facteurs de risques », indiquent-ils. Selon le docteur Derridj, les AVC en phase aiguë représentent la première. Ils causent de la survenue « des handicaps non traumatiques adultes et la deuxième cause de survenue de démence et cause un décès sur 1000 au sein de la population. C'est une affection qui laisse des séquelles à vie et son coût de prise en charge est très élevé ». Selon ce médecin, les AVC ischémiques représentent plus de 80% des cas rencontrés, le reste étant ceux hémorragiques. La prévention devrait, selon l'orateur, prendre en charge les facteurs de risques, stabiliser la pression artérielle, l'arrêt entre autres du tabac et l'alcool, agir sur l'obésité et la sédentarité.