Que ce soit à Mostaganem, Béni-Saf ou à Sidi Bel Abbès, les intempéries font planer le spectre des effondrements qui pèse sur les habitations. A Mostaganem, les pluies qui se sont abattues durant la fin de semaine ont fait plus de peur que de mal. En effet, les nombreux désagréments au niveau de la circulation ont impacté plusieurs voies autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du tissus urbain. A la Protection civile, on signale pas moins de 80 interventions. Ce sont les agglomérations de Sidi Lakhdar et AïnTédelès qui enregistrent les dégâts les plus importants avec pas moins de 21 maisons qui menacent ruine, dont 5 habitations en milieu rural et 16 en milieu urbain. Par ailleurs, des lignes électriques ont été rompues, provoquant une coupure dans l'alimentation en électricité dans les agglomérations de Bouguirat et de Mostaganem. Très vite, les équipes dépêchées par la Sonelgaz sont parvenues à normaliser la situation. A Mostaganem, ce sont encore une fois les quartiers de Kaddous El Meddah et Tigditt, là où certaines maisons dépassent parfois le siècle d'existence, les pluies torrentielles de mardi dernier ont fait trembler les habitants. Un accident de la circulation provoqué par un camion a été signalé dans la commune de Fornaka. Jeudi matin, c'est une dalle de couverture de l'oued Aïn Sefra qui s'est rompue, heureusement sans aucun dégât humain. En effet, habituellement, de nombreux vendeurs à la sauvette avaient pris l'habitude d'installer leurs étals sur la partie dallée de la capricieuse rivière. La rupture de cette première dalle devrait sonner l'alerte chez les responsables qui seraient bien avisés de revoir la totalité de la couverture de la rivière dont les travaux remontent à plus de 25 ans. A Béni-Saf, en ces jours de fortes précipitations, les habitants de la coopérative immobilière Emir Abdelkader en appellent à l'opinion publique faute d'avoir été entendus par les autorités locales. Comme à chaque saison des pluies, grands et petits sont obligés de patauger dans la mare d'eau qui enfle et qui cerne leurs habitations. Mais c'est moins cette situation qui constitue leur souci principal. C'est plutôt le risque de voir s'effondrer leurs logis respectifs qui les alarme. En effet, le terrain d'assiette de ceux-ci est constitué de remblais qui avaient comblé, à la création de Béni-Saf, les profondes gorges en contrebas de la cité primitive, celle-ci ayant été construite sur les flancs de l'amphithéâtre qui domine la cuvette qui avait été ainsi formée et qui constituait alors le seul terrain à peu près plat de la ville. Danger A l'indépendance, les nouvelles autorités avaient injecté dessus des HLM (habitations à loyer modéré) en R + 4. Mal leur en avait pris pour n'avoir pas tenu compte de la nature du sol puisque moins de dix années après, il a fallu les démolir parce qu'en s'enfonçant dans le sol meuble, ils menaçaient ruine et mettaient ainsi en danger de mort leurs occupants. En 1986, à l'époque des coopératives immobilières, la première étape de l'accession à la construction à titre privé, des particuliers obtinrent d'édifier sur le site vingt logements en individuel. Mais depuis, le nouveau quartier attend le bitumage de la chaussée et la réalisation de l'évacuation des eaux pluviales car, jusqu'à l'heure, les eaux stagnantes continuent de s'infiltrer dans le sol. Or, en raison de cela, à 800 m de là, la rue Bentalha Saïd, pas loin du marché couvert, a connu des affaissements il y a à peine quelques années. Les habitants de la coopérative Emir Abdelkader craignent en conséquence que le même phénomène se produise chez eux. Ils souhaitent instamment que les autorités réalisent la même opération de sauvetage que pour le quartier dit «Bitour», une cité édifiée sur une ancienne zone de foudroyage au quartier plan 2 sur les hauteurs, un quartier bâti inconsidérément sans évacuation des eaux de pluie au-dessus d'un enchevêtrement de galeries de l'ancienne mine de fer. «Bitour» avait fini par commencer à s'affaisser : «Faut-il attendre jusqu'à ce que nos maisons nous tombent dessus ?», se plaint un de nos interlocuteurs. A Sidi Bel Abbès, le lycée d'enseignement «Aouadi Abdelkader» de la commune de HassiZahana, localité située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Sidi bel Abbès, a été submergé, jeudi, par les pluies diluviennes, obligeant les élèves à sécher leurs cours. Les eaux pluviales, qui se sont infiltrées en grande partie par la toiture de l'établissement, ont pratiquement inondé l'ensemble des salles de classes, les laboratoires, les locaux administratifs et autres structures. Devant cette situation inattendue, les élèves autant que les enseignants n'ont eu d'autre choix que de quitter l'établissement en attendant une hypothétique éclaircie. Selon une source administrative locale, le lycée, dont la livraison remonte à l'année 2005 seulement, souffrirait de diverses malfaçons affectant particulièrement le système d'étanchéité de la toiture. Une situation qui, dira la même source, requiert un diagnostic technique pressant devant détecter les différentes défectuosités de l'édifice et les travaux de réfection y afférents.