La nomination d'administrateurs, notamment à Heuraoua, est une démarche qui s'inscrit en porte-à-faux avec le code communal, s'insurgent les concernés. Trois présidents d'APC ont été destitués de leur poste par le wali d'Alger. Que ce soit à Bordj El Bahri, Douéra ou à Heuraoua, le wali a désigné des administrateurs qui doivent dorénavant gérer les affaires de ces municipalités longtemps pénalisées par un blocage. A Heuraoua, une poignée d'élus a bloqué le travail de l'assemblée des mois durant, reléguant les intérêts des administrés au second plan. Toutes les assemblées provoquées par la présidente de l'APC ont été entachées d'irrégularités sur le fond. Les élus frondeurs, d'après les propos de la présidente déchue, s'opposaient de manière systématique à toutes les propositions de l'assemblée, si bien que les affaires des administrés s'en trouvaient sérieusement affectées. La commune connaît depuis l'investiture de la nouvelle équipe dirigeante une léthargie qui s'est répercutée négativement sur le cadre de vie des citoyens. «La nomination par le wali délégué d'un administrateur à la tête de l'APC est une démarche qui s'inscrit en porte-à-faux avec les règles de droit, notamment le code communal», a affirmé Mme Azouni Houria, présidente de l'assemblée.«Le wali délégué de Dar El Beïda a pris parti contre moi de manière infondée. Jusqu'à l'heure actuelle, je me considère toujours en fonction. Cette désignation est contraire aux articles 46, 47 et 48 du code communal», explique-t-elle. En effet, la désignation d'un administrateur doit être précédée de la promulgation d'un décret présidentiel pour la dissolution de l'assemblée, qui plus est doit être pris sur rapport du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, l'article 48 stipule qu'«en cas de dissolution de l'Assemblée populaire communale, le wali désigne dans les dix jours qui suivent un administrateur et deux assistants le cas échéant, chargés de gérer les affaires de la commune. Les fonctions de ces derniers prennent fin de plein droit dès que la nouvelle assemblée est installée». Or, il s'avère, selon Mme Azouni, que «l'assemblée n'est toujours pas dissoute, car aucun décret présidentiel n'a été promulgué dans ce sens. On a désigné un administrateur en passant outre des conditions sine qua non qui doivent être mises en application en amont. Dans d'autres APC de l'Algérois, le blocage est dû, selon des maires, à la course effrénée de certains élus pour occuper le poste de président de commission». «Le poste de président de commission est devenu alléchant, car la rémunération qui en découle est conséquente», souligne un président d'APC qui a voulu garder l'anonymat. Et de poursuivre : «L'appât du gain est devenu une donne prépondérante chez nos élus, qui n'accordent aucune importance aux soucis et préoccupations des administrés.» En tout état de cause, ce sont les citoyens qui payent le prix de ces situations anormales, qui se répercutent sur leur cadre de vie. Rappelons que plusieurs autres APC risquent de connaître le même sort que celles précédemment citées, à savoir Mohammadia, Sidi M'hamed, où des élus contestent le président de l'APC en poste.