Le blocage de l'APC de la Casbah, en raison d'un profond différend qui oppose les membres de la liste de la majorité (FLN), risque de continuer jusqu'aux prochaines élections locales (2012). Le wali, qui a désigné un administrateur de la commune, le 12 mai, suite à la destitution de Amar Ztéli par l'assemblée, le 29 avril, préfère renvoyer dos à dos les élus et refuse de ce fait de répondre favorablement à la solution préconisée par 10 élus (sur 15), à savoir l'élection de Farid Boussahia à la tête de l'assemblée. La question était inévitable. En marge des travaux de la deuxième session annuelle de l'assemblée populaire de wilaya (APW) tenue les 23 et 24 juin derniers, le wali, Mohamed Kébir Addou, a été interpelé par la presse sur le blocage l'APC de la Casbah qui persiste depuis son installation, en décembre 2007. M. Addou gratifie d'abord les journalistes d'un large sourire puis dit : "La loi est claire. L'article 48 du code de la commune stipule que le président d'APC est choisi parmi la liste de la majorité. La liste de la majorité est divisée en deux partie et à égalité. Ils sont quatre quatre". Le constat étant fait, M. Addou, adopte un ton coléreux et attaque, sans les nommer, les huit élus FLN de la Casbah qui en compte quinze. " Ce sont des irresponsables ! ", accuse-t-il. C'est du déjà entendu ! A la mi-juin, au cours d'une visite d'une délégation de l'APW dans différentes communes de la wilaya, le wali délégué de la circonscription administrative de Bab El Oued, Saïd Méziane, a versé dans le même registre. Interrogé ce jour-là par le Temps d'Algérie sur le devenir de l'assemblée bloquée, M. Méziane a trouvé que "le élus se battaient entre eux comme des enfants", leur reprochant de "prendre toute une ville en otage". "Qu'ils s'entendent entre eux ! ", a souhaité le wali délégué. Après avoir accusé les élus FLN d'être des "irresponsables", M. Addou a annoncé qu'il signerait, dans les jours qui viennent, les dépenses obligatoires à la demande de l'administrateur de la commune, nommé par arrêté du wali du 12 mai dernier. Ainsi, le premier responsable de la wilaya ne donne aucune suite à la correspondance qui lui a été adressée, le 28 mai, par Farid Boussahia, élu FLN, mandaté par neuf membres de l'APC qui approuvent sa candidature au poste de président de l'assemblée. Dans cette lettre, pour rappel, les dix élus ont accusé le wali délégué de Bab El Oued d'entretenir ce blocage qui perdure depuis maintenant 31 mois. Ils ont prié, par conséquent, le wali d'intervenir afin que la loi soit appliquée. L'actuelle APC de la Casbah a été installé le 10 décembre 2007 par le wali délégué, malgré l'opposition de la majorité qui refusait à ce que Amar Ztéli soit reconduit à la tête de l'assemblée pour un deuxième mandat de cinq ans. Depuis, rien ne va plus. La tentative sérieuse de la reconstituer a eu lieu le 29 avril 2010. Au cours d'une plénière à laquelle a assistée le wali délégué, M. Ztéli a été destitué suite à une vote de défiance. C'est la délibération n°1 ! La destitution de président a été confirmée par arrêté n° 1050 du wali signé le 12 mai. Le wali a aussi pris un autre arrêté (n°1108), à la même date, nommant un administrateur, pour une période légale d'un mois, chargé de gérer les affaires courantes en attendant l'élection d'un nouveau président. Cette élection aurait due se faire le 26 mai, à l'occasion d'une plénière provoquée par le wali délégué suivant l'article 51 du code de la commune (l'assemblée élit le président en choisissant un élu de la liste de la majorité). A première vue, les choses sont claires : Farid Boussahia, de la liste de la majorité, est à la tête d'une coalition de 10 élus et Khallef Tahar, également de la liste FLN, chapeaute un groupe de 5 membres. Autrement dit, c'est M. Boussahia qui est sensé remplacer le maire déchu. A la dernière minute, le wali délégué décide de faire appliquer l'article 48 du même code (la liste de la majorité choisit le président parmi ses membres) pour des raisons inexpliquées. Ainsi, les autorités foncent dans une impasse. Le groupe FLN (huit membres) est divisé en deux tendances inconciliables : les chawis et les kabyles donnent la répliquent à leurs collègues jidjlis (4 membres) sur fond de mauvaise gestion des affaires de la commune. Au final, les partisans de M. Ztéli, le maire déchu de ses fonctions, ont raison : "ça va continuer comme ça jusqu'aux élections de 2012 ! "