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Quand les chômeurs se muent en force politique
Aïbek Abdelmalek. Président du CNDDC
Publié dans El Watan le 03 - 02 - 2014

Aïbek est une figure de proue du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC).
Son nom complet est Aïbek Ag Salhi Abdelmalek. Age : 26 ans. Profession : chômeur à plein temps. Aïbek a arrêté ses études en terminale «afin d'aider ma famille», confie-t-il au téléphone. Il travaille notamment comme agent de sécurité à Hassi Messaoud pour le compte d'une société privée. Mais cela ne dure pas. «Les sociétés privées de gardiennage paient mal et vous sucent le sang. On est mal considérés. Ce sont des esclavagistes. Avec eux, tu n'as aucun droit», dénonce-t-il. Hormis quelques petits boulots, Aïbek ne parviendra point à décrocher un travail stable. Il enchaîne les formations : technicien en froid, en informatique, superviseur QHSE (qualité, sécurité, hygiène, environnement). «Mais je n'ai jamais réussi à travailler avec mes diplômes», regrette-t-il. Lorsque le premier noyau du CNDDC se constitue à Ouargla en février 2011, Aïbek est au nombre des fondateurs. Il a fait du chemin depuis. «En mai 2013, j'ai été désigné président du Comité, Tahar Belabès porte-parole et Rachid Aouine coordinateur national», dit-il.
Depuis sa création, le CNDDC alterne actions d'éclat et campagnes de sensibilisation sur la situation des chômeurs. L'une de ses actions les plus spectaculaires demeure évidemment la grande manifestation du 14 mars 2013 à Ouargla. Une protesta qui avait mis le pouvoir en alerte et poussé le gouvernement à lâcher du lest. «Quand on a organisé la ‘miliouniya' du 14 mars, Sellal s'est répandu en effets d'annonce pour absorber la colère des jeunes. Mais ce n'étaient que des promesses», lance Aïbek, avant de lâcher : «L'Etat n'a pas mis fin à la mafia de l'emploi.» Selon lui, «le taux de 10% (chiffre officiel du chômage, ndlr) est complètement fantaisiste. Il ne tient pas compte des contrats de préemploi, des projets CNAC et Ansej qui tombent à l'eau». Le CNDDC ambitionne de peser sur la politique de l'emploi. «Nous sommes les premiers à être lésés par cette politique. Comme le résume mon ami Tahar Belabès, il y a les sociétés colonialistes (charikate istiîmariya) que sont les multinationales et qui ont des marchés avec le régime, et il y a les sociétés esclavagistes que sont les sous-traitants nationaux appartenant aux généraux et aux militaires. Il n'y a pas de transparence dans ces sociétés et elles ne respectent pas le droit du travail algérien.»
Pour un front social unifié
Aïbek estime que la société civile doit s'organiser en «front social unifié incluant les chômeurs, les travailleurs, les étudiants, les avocats, toutes les catégories sociales, et qui redonnent espoir au peuple». Aïbek Abdelmalek se dit méfiant de ceux qui essaient d'utiliser la cause des chômeurs à des fins électoralistes : «On ne veut pas se mêler du jeu électoral. Pourtant, on a été contactés par des formations politiques, Tahar et moi, pour figurer dans leurs listes lors des dernières élections locales. On a refusé catégoriquement. On ne veut pas qu'on exploite la cause des chômeurs qui sont la dernière classe sociale, la dernière roue de la charrette.» Des coups, Aïbek en a reçu. Il a eu son lot d'arrestations et d'humiliations aussi. «Une fois, j'ai été arrêté à Alger suite à une de nos actions. Un policier m'a lancé : ‘Rentre chez toi. Rouh lebladek' (retourne dans ton bled !), ça m'a fait mal. Je l'ai vécu comme un acte raciste. Qu'est-ce à dire ? Qu'Alger nous est interdite ?» s'indigne-t-il. Une autre fois, il manque carrément l'enterrement de sa sœur après une interpellation. «On subit de fortes pressions : on est traqués, surveillés, placés sur écoute. Nos comptes facebook sont épiés. On se sent comme des criminels. On nous dénigre, on nous salit, on nous présente comme étant des gens qui veulent planifier un printemps arabe en Algérie», se désole-t-il. Mais il ne se laisse pas décourager. Pour lui, il ne fait aucun doute que «la relève existe». «Une nouvelle génération de militants qui aiment leur pays et qui militent avec le peu de moyens dont ils disposent. Une génération prise en otage par une bande mafieuse. Et c'est cette mafia qui a des intérêts avec l'étranger, pas nous !»


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